Elections législatives,Le FLN mise sur 144 sièges

Elections législatives,Le FLN mise sur 144 sièges
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Abdelaziz Belkhadem réunissait, hier à la mutuelle de l’UGTA, le comité central du Front de libération nationale pour une session ordinaire entièrement consacrée aux prochaines élections législatives. Des élections à l’issue desquelles l’ex-parti unique compte garder la majorité. «Nous misons sur 144 sièges», nous confie d’ailleurs un membre de la direction du parti.

«Nous avons mis sur pied un groupe de travail très restreint et composé de hauts cadres pour la préparation des prochaines législatives. Ce groupe n’a rien à voir avec la commission de préparation des élections officielles du parti et son travail est frappé du sceau de la confidentialité. Il était chargé d’examiner à la loupe tous les aspects liés à cette élection et d’élaborer une stratégie pour le parti. Rien n’est laissé au hasard, y compris l’image du SG qui sera utilisée pour contrer les islamistes, notamment Djaballah.» Notre interlocuteur nous révélera aussi que rien ne sera dévoilé publiquement, «y compris pour les membres du comité central pour éviter les fuites». Et il est catégorique : «Ces 144 sièges nous les auront, il n’y a aucun doute là dessus. Nous arriverons largement en tête.» Cette même assurance transparaît du reste à travers le discours fleuve prononcé hier par Belkhadem en ouverture des travaux de la session du CC. «Il faudrait que la future Assemblée ne soit pas constituée de très nombreux partis. Auquel cas, nous serons obligés de recourir à la constitution d’alliances précaires en vue de former le gouvernement. Un gouvernement qui serait à la merci du moindre mouvement social. Ce qui donnerait lieu à de perpétuelles crises gouvernementales. » Belkhadem a-t-il obtenu des garanties ? Son discours en tout cas plaide cette piste. «Il faut que le futur Premier ministre soit issu du parti qui aura gagné les élections. » Une pique en direction d’Ouyahia qui a succédé à Belkhadem en 2008 à la tête du gouvernement, malgré la majorité que détient le FLN depuis 2002. Le SG du FLN n’épargnera pas non plus son autre partenaire dans l’Alliance présidentielle, le MSP de Aboudjerra Soltani. «Il y a des gens qui font partie de l’Alliance pourtant et qui croient le moment venu de prendre la direction du vent de ce qu’on appelle le printemps arabe. Ils se trompent lourdement car en Algérie, le printemps sera celui des réformes, des réalisations (…)». Toujours aussi confiant, Belkhadem semble ne pas être inquiet outre mesure par la dissidence provoquée par le mouvement de redressement du parti. Aux redresseurs qui affirment pouvoir réunir 10 000 signatures de militants du FLN contestant Belkhadem, ce dernier réplique : «Je vous défie de réunir ne serait-ce que 175 signatures de membres du comité central. Nous vous épargnons la corvée des 10 000 signatures.» Il ne manquera pas, cependant, de lancer cet appel : «Les portes du parti vous sont toujours ouvertes». Sera-t-il entendu ? Peu probable. Le FLN réussira-t-il son pari électoral avec la présence d’un mouvement de dissidence qui gagne en ampleur et, en parallèle, l’émergence de nouveaux partis dont les membres fondateurs sont issus de ses propres rangs ? C’est dire que le FLN n’aura pas vraiment la partie facile cette fois ci.

K. A.