Les réformes, la participation de la femme aux assemblées élues et les prochaines élections étaient les thèmes principaux abordés hier par l’ancienne vice-présidente du Conseil de la nation, Mme Zohra Drif-Bitat, invitée de Radio Algérie internationale.
A cette occasion, la moudjahida a déclaré que les nouveaux textes de loi entrant dans le cadre des réformes politiques contiennent des « choses positives », malgré les « réserves » émises de sa part sur le texte de loi concernant le rôle de la femme et sa place dans les institutions du pays. Elle a précisé : « J’ai demandé solennellement au Président de la République une seconde lecture de la loi concernant le rôle de la femme et sa place dans les institutions du pays, car il m’est apparu que ce texte, tel qu’il a été voté à l’APN, ne répondait pas aux engagements pris par le Chef de l’Etat en avril 2011, lors de son discours à la Nation, et aux aspirations exprimées par une grande majorité du peuple algérien qui demandait un ouverture réelle. »
Selon Mme Drif-Bitat, « il y a des choses positives et négatives dans ces lois, mais nous tendons toujours vers le mieux et l’excellence », a-t-elle notamment indiqué en relevant qu’il appartient au pouvoir, à l’opposition et aux citoyens de faire en sorte que ces lois permettent d’ »ancrer » la démocratie en Algérie. Evoquant ensuite la participation de la femme aux assemblées élues, la moudjahida a estimé que cette participation tend à être réduite à sa « portion congrue », réitérant que cela va à l’encontre des réformes politiques et de la démocratie. Elle a précisé : « C’est une violation flagrante de la Constitution, car cette loi instaure une différence entre les régions du pays alors que l’unité de l’Algérie est un principe sacro-saint. » Mme Drif-Bitat devait ensuite ajouter que les lois promulguées dans le cadre des réformes demeurent un « moyen » pour les citoyens de « se mobiliser » et de « se battre » ; l’objectif visé étant d’édifier des institutions à même de permettre l’exercice de la démocratie. A ce propos, elle a rappelé que la démocratie est un « processus » ayant été entamé en Algérie il y a plus de vingt ans en Algérie, avec des combats qui ont abouti à la liberté de la presse, le multipartisme et les « nombreux » acquis arrachés par la femme. L’ancienne vice-présidente du Conseil de la nation devait enchaîner sur les élections législatives, prévues au printemps prochain, les qualifiant d »extrêmement importantes », si elles se déroulent selon les « règles souhaitées » par la population. Dans ce contexte, Mme Drif-Bitat a estimé que la venue en Algérie d’observateurs étrangers est une « atteinte à la dignité et à la souveraineté du pays ». « Il nous appartient de créer les conditions de bon déroulement du scrutin par le rétablissement de la confiance entre gouvernants et gouvernés », a-t-elle dit, soulignant que « les Algériens peuvent et doivent le faire, car c’est le seul moyen lui permettant d’exercer et de jouir de sa souveraineté ».
Elle a ensuite ajouté que compte tenu des développements intervenus dans les pays voisins, « l’Algérie est dans le collimateur de certaines puissances mondiales », avant de donner l’exemple de l’intervention en Libye de la France, la Grande-Bretagne et l’ Italie (anciennes puissances coloniales) pour « instaurer la démocratie ». Mme Bitat devait ensuite déclarer que « le peuple algérien et les élites du pays sont conscients de ces enjeux », avant de conclure : « Nous devons conserver notre souveraineté et notre autonomie dans la prise de décision. »
Mourad A.