Du prochain rendez-vous électoral à la situation au Sahel en passant par l’Union du Maghreb arabe, le chef de la diplomatie algérienne aura répondu à toutes les préoccupations de l’opinion nationale et internationale.
Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a fait le tour de toutes les questions brûlantes de l’actualité nationale et internationale, lors de son passage hier sur les ondes de la Radio nationale, Chaîne III.
Du prochain rendez-vous électoral à la situation au Sahel en passant par l’Union du Maghreb arabe, le chef de la diplomatie algérienne aura répondu à toutes les préoccupations de l’opinion nationale et internationale.
Commençant par les prochaines élections législatives qui approchent à grands pas et que l’Algérie compte organiser de la manière la plus transparente, Medelci a annoncé qu’une mission de précurseurs de l’Union européenne (UE) se rendra prochainement en Algérie pour s’enquérir de l’état de préparation des élections.
«Une mission de précurseurs se rendra en Algérie pour s’assurer de l’état de préparation institutionnel et organisationnel du prochain scrutin», a indiqué le ministre, soulignant qu’un mémorandum d’entente consignant les conditions dans lesquelles évolueront les missions d’observation sera passé avec l’UE.
Pour le chef de la diplomatie algérienne, «ce n’est pas la première fois que nous appelons de nos voeux que des observateurs étrangers viennent en Algérie».
D’après Mourad Medelci, la lutte contre la fraude est inscrite au fronton des priorités de l’État depuis de nombreuses années. «Maintenant, il ne faut pas sous-estimer la crainte de la fraude, il faut la gérer. Pour cela, il faut travailler en ayant le sens de l’organisation. D’où pourrait venir la fraude ? Il faut identifier ses poches et faire en sorte, de par une vigilance accrue, d’éviter son développement. La fraude n’est pas une fatalité», a-t-il dit.
«L’ALGÉRIE EST SOUVERAINE»
Interrogé sur «certains partis islamistes» qui menacent de recourir aux instances internationales pour obtenir de nouveau leur agrément en tant que partis politiques, il a déclaré que «la communauté internationale ne peut pas ignorer l’histoire», faisant allusion aux crimes commis par les islamistes dans les années 90.
«L’histoire a été douloureuse pour ce pays. Aujourd’hui, fort heureusement, nous avons transcendé tout cela et nous l’avons fait au terme d’un référendum sur la réconciliation nationale qui a clarifié les choses. Ce référendum a tracé un certain nombre de lignes rouges. Ces lignes sont respectées par les lois algériennes y compris celles qui viennent d’être revues», a-t-il déclaré.
Pour l’invité de la radio, «l’Algérie est souveraine et transparente. Durant les annés noires, elle n’a reçu d’aide d’aucune partie, ni maghrébine ni arabe, ni musulmane, ni occidentale. Alors, je crois, et c’est un fait établi, qu’elle est sortie de ce drame ellemême. Elle est aujourd’hui en mesure de partager ses expériences avec les autres.
Elle n’a pas de leçon à recevoir», a-t-il ajouté. Interrogé sur la probable arrivée de mouvements islamistes au pouvoir en Algérie, à l’image de ce qui s’est passé en Tunisie et au Maroc, Mourad Medelci a invité tout le monde à rester calme, disant que les Algériens connaissent bien l’islamisme politique.
ALGÉRIE-MAROC, LE DÉGEL ?
Le chef de la diplomatie algérienne a annoncé, par ailleurs, q’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Union du Maghreb arabe (UMA) aura lieu fin février au Maroc.
«Avant la fin février, il est prévu une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UMA au Maroc», a déclaré Medelci. «L’UMA est une construction qui passe par une nouvelle organisation de nos rapports, une modification de certaines de nos institutions et la création de nouveaux mécanismes », a-t-il ajouté.
Cette organisation régionale, qui regroupe cinq pays : Maroc, Tunisie, Algérie, Libye et Mauritanie, est actuellement en panne. «La fermeture de la frontière entre l’Algérie et le Maroc n’a jamais été une décision définitive. Le rapprochement qui s’opère avec le Maroc va se consolider avec le nouveau gouvernement marocain. Toutes ces évolutions travaillent à une normalisation à terme des relations entre Alger et Rabat», a souligné Medelci.
LA FRONTIÈRE AVEC LA LIBYE «N’EST PAS FERMÉE»
Medelci a par ailleurs indiqué que la frontière avec la Libye n’était pas «fermée». «Elle est mieux sécurisée du fait du conflit en Libye» pour empêcher «le risque de transfert de populations et d’armes», a-t-il précisé. Selon le ministre, Tripoli va être «très probablement intégré» aux quatre pays de la bande sahélosaharienne : Algérie, Niger, Mauritanie et Mali, pour renforcer la lutte contre le terrorisme dans cette région considérée comme un fief d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Selon lui, le processus de coopération entre les pays du Sahel pour contrer l’action terroriste et la menace qu’elle fait peser sur la région doit être évalué, corrigé et renforcé. «Il n’est jamais suffisant mais c’est un processus qui a le mérite d’exister». Autour de l’Algérie, il y a un consensus au niveau des pays du champ (Algérie, Niger, Mali et Mauritanie).
S.N.M.