À quelques mois des prochaines échéances électorales, les partis politiques poursuivent leur action sur plusieurs fronts pour préparer ces joutes qui se dérouleront, conformément aux nouvelles lois récemment adoptées dans le cadre des réformes politiques
FLN
«Confiant» quant à la transparence et à la régularité des élections
Le secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN), M. Abdelaziz Belkhadem, s’était dit récemment confiant quant à la régularité et à la transparence des prochaines élections, d’autant plus, a-t-il expliqué, qu’elles se dérouleront sous la supervision de la commission nationale indépendante, composée des partis politiques participant aux élections et de magistrats. Le parti du FLN désignera des représentants pour la surveillance de l’opération électorale au niveau de tous les bureaux de vote, indiquant avoir donné des instructions aux commissaires à l’effet d’établir les listes des encadreurs des élections législatives.
Wassila Benhamed
Belkhadem à Jijel : “Le FLN doit faire un choix judicieux”
Le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), M. Abdelaziz Belkhadem, a évoqué hier à Jijel, les prochaines échéances électorales. M. Belkhadem a appelé à un « choix judicieux d’éléments du FLN, intègres et compétents ». Un choix, a-t-il dit, à même de « rehausser le prestige, non seulement du parti, mais aussi du pays », avant d’insister sur « l’importance à soutenir les jeunes et l’élément féminin lors des prochaines élections législatives ».
Par ailleurs, il a mis en exergue « l’opportunité » des réformes, initiées par le chef de l’Etat. S’exprimant au cours d’un meeting, qui a regroupé, à la salle des conférences de la cité administrative des militants et sympathisants de sa formation politique, il a fustigé les « visions étriquées » de certains cercles, dont « le poids diminue à mesure que s’élèvent leurs voix », a-t-il précisé.
Ces réformes « n’ont nullement été vidées de leur substance », a souligné M. Belkhadem, mettant en relief l’action du Président de la République pour redonner à l’Algérie la place qui est la sienne sur la scène internationale. Le secrétaire général du FLN a insisté, dans ce contexte, sur les « effets positifs » de la concorde, de la paix et de la réconciliation nationale qui, a-t-il affirmé, sont un « acquis précieux ». « L’Algérie a payé un lourd tribut et connaît parfaitement ce que signifient la paix et la stabilité », a-t-il encore souligné à ce propos, rappelant que la région de Jijel, qui a retrouvé la quiétude, « est bien placée pour savoir ce que veut dire la réconciliation nationale ». A l’ouverture de cette rencontre, une minute de silence a été observée à la mémoire du regretté Ferhat Abbas, premier président du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), à l’occasion de l’anniversaire de sa disparition, le 24 décembre 1985.
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RND
L’abstention est une véritable préoccupation
Le porte-parole du Rassemblement national démocratique, M. Miloud Chorfi, a indiqué que le parti « n’a prévu aucune préparation spéciale » pour l’évènement, rappelant toutefois la tenue de plusieurs rencontres de formation en faveur des cadres du parti, à travers l’ensemble des wilayas du pays, outre des rencontres nationales consacrées à la femmes et à la jeunesse. Il a indiqué par ailleurs que le RND concentre ses efforts sur l’action de proximité et l’attraction des compétences. Le but, a-t-il dit, étant d’attirer les plus grand nombre d’adhérents et de sympathisants en vue d’élargir l’électorat. Pour sa part, M. Seddik Chihab a estimé que l’abstention est « une véritable préoccupation » lors des prochaines échéances électorales et « un défi » pour la classe politique qui doit persuader les citoyens de la nécessité de se rendre aux urnes.
Il a appelé, dans le même contexte, les militants du parti à œuvrer à convaincre les citoyens que les prochaines échéances seront « libres et régulières » afin d’assurer une participation massive et conférer une signification profonde aux reformes. Cela passe, a ajouté M. Chihab, par «une véritable action de proximité et de sensibilisation». Pour faire aboutir ces reformes, la loi consacre toutes les garanties pour des élections « transparentes ».
W. B.
M. Chorfi à Sig : “Les réformes politiques vont donner davantage de transparence”
Le porte-parole du Rassemblement national démocratique (RND), M. Miloud Chorfi, a réaffirmé, hier à Sig (Mascara), la « détermination » de sa formation politique à défendre les réformes politiques, initiées par le Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika.
Lors d’une rencontre, organisée à l’occasion du 33e anniversaire de la disparition du défunt président Houari Boumediene, le porte-parole du RND a indiqué que son parti est déterminé à défendre ces réformes, du fait de leur « importance, de leur portée, de leur profondeur et de leur apport en matière du renforcement du processus de démocratisation et de promotion de la vie politique nationale ».
Par ailleurs, M. Chorfi a critiqué « les tenants de la culture du doute », qui œuvrent, a-t-il dit, à « porter atteinte à ces réformes dans le but d’entraver l’avancée du pays ».
« Les parties qui veulent entraver les réformes activent sous ordres et à des périodes bien déterminées. Elles visent à semer le doute dans les esprits », a-t-il souligné, ajoutant que « ces réformes vont donner davantage de transparence et de démocratie aux activités politiques, électorales, partisanes, médiatiques et associatives ». « Elles consacreront un parcours de deux décennies de démocratisation », a-t-il résumé.
Enfin, le porte-parole du RND a invité les jeunes à prendre pour conduite à suivre les sacrifices consentis par des personnalités nationales, à l’instar du défunt Houari Boumediene, qui demeurent des repères « impérissables » dans la mémoire de la nation.
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MSP
« Les réformes doivent être menées dans un cadre global et sérieux »
Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), M. Boudjerra Soltani, a déclaré que sa formation avait mis en place l’instance nationale des élections et les 48 instances de wilaya.
Evoquant les lois organiques relatives aux réformes, il a rappelé que sa formation s’y est opposée parce qu’elles ont abouti à des mesures administratives « sans âme » alors qu’elles avaient débuté par un discours politique prometteur. Néanmoins, celui-ci a souligné que « les réformes en Algérie doivent être menées dans un cadre global, sérieux et serein ». M. Soltani a indiqué que « le MSP aspire à de profondes réformes en Algérie qui prennent en charge l’ensemble des attentes et aspirations du peuple algérien ». Le leader du MSP a, en outre, indiqué que la célébration du 50e anniversaire de l’indépendance doit constituer « un tournant pour l’avenir du pays », estimant que «l’Algérie a été libérée par tous et par conséquent doit être bâtie par tous ».
W. B.
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RCD
Le 4e congrès se tiendra au cours du premier semestre 2012
Le quatrième congrès du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) se tiendra au cours du premier semestre 2012, a indiqué le conseil national de ce parti. « Il aura pour objectifs d’apprécier et de traiter au plus près des exigences patriotiques la période actuelle », précise le conseil national du RCD, qui a réitéré, en outre, une « conviction inébranlable sur les principes et les procédés devant présider au choix des représentants du peuple et la construction d’institutions stables et légitimes ». « Seule une surveillance internationale massive et qualifiée permettra de ramener mobilisation citoyenne et crédit politique aux élections dans notre pays», a affirmé le conseil national.
« Cette condition, couplée à l’impératif d’un cahier des charges posant les fondamentaux démocratiques en tant que préalables non négociables s’imposant à tout compétiteur, déterminera la position du RCD quant aux prochaines échéances électorales » a-t-il souligné.
W. B.
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EN-NAHDA
Pour un changement en profondeur
Le président du mouvement En-Nahdha (qui s’est abstenu de voter les projets de lois organiques), M. Fateh Rebiai a affirmé que les préparatifs étaient en cours pour les élections législatives de 2012, citant l’installation, il y a six mois, de la commission nationale chargée de la préparation des élections.
Pour M. Rebiai, les réformes « ne répondent pas aux attentes. Les aspects positifs qu’elles contiennent ont été, en outre, vidés de leur sens par des partis qui veulent maintenir le statu quo ». Fateh Rebiai a estimé que les amendements introduits aux projets de lois relatifs aux associations et à l’information « ne répondaient pas aux aspirations du citoyen ». « Pour preuve, sur les 120 amendements proposés par notre mouvement, aucun n’a été pris en considération », a-t-il dit.
Tout en prônant le changement pacifique, M. Rebiai a affirmé que « le changement est possible non pas par la violence, mais à travers les formations politiques qui constituent le cadre légal qui puisse contribuer justement à l’aboutissement de ce changement ».
W. B.
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FNA
Sur le point de finaliser ses rencontres de wilaya
Pour sa part, le président du Front national algérien (FNA), M. Moussa Touati, a indiqué que son parti était sur le point de finaliser ses rencontres de wilaya qui seront couronnées, le 31 décembre, par une conférence nationale.
Dès janvier prochain, les militants qui représenteront le parti au sein des instances élues seront choisis avant que les commissions de candidatures ne procèdent à l’examen des recours, a-t-il précisé. M. Touati, dont la formation s’est abstenue de voter les lois issues des réformes, a réitéré la position de son parti à cet égard, soulignant qu’elles n’émanaient pas de la « base ». Ces reformes interviennent comme solutions « conjoncturelles », a-t-il fait remarquer, expliquant que leur contenu restait incompris.
W. B.
PT
Prêt à participer aux élections
De son côté, M. Djelloul Djoudi, chargé de l’information du Parti des travailleurs (PT) qui a opposé un « non » aux textes de loi inscrits dans le cadre des réformes, a souligné qu’il était « disposé et prêt » à participer à ces échéances, rappelant que sa formation avait appelé à l’organisation d’élections législatives anticipées. « Le Parlement actuel qui a montré ses limites n’est pas en mesure de conduire les réformes », a-t-il argumenté.
Le processus des réformes a pris un mauvais départ, estime le PT, faisant allusion à la Constitution, car, a-t-il dit, il est inconcevable d’aller aux ramifications avant la source, en allusion aux lois organiques et à la Constitution, rappelant l’exigence de son parti d’un Conseil constitutionnel « souverain » pour l’élaboration de la Constitution.
W. B.
AHD 54
M. Rebaine à Hamam-Righa (Ain Defla) : “Il n’y a pas de grands et de petits partis”
Le parti AHD 54 a réuni ses cadres et ses militants de la wilaya d’Aïn Defla, hier matin au niveau de la station thermale de Hamam-Righa, lors d’une conférence de wilaya durant laquelle son président M.r Ali Fawzi Rebaine est longuement revenu sur les questions de l’heure, et particulièrement la position de son parti par rapport aux nouveaux textes de loi régissant la vie politique, associative et l’information. Pour le leader d’AHD 54, les réformes telles qu’annoncées s’avèrent insuffisantes car vidées de leurs portées et ne répondant aucunement aux attentes. «C’est l’opposition qui est sur le terrain, en contact direct avec le peuple, qui devait être consultée », rappelant en ce sens les propositions de son parti quant à la tenue d’une présidentielle anticipée avant la consultation sur ces réformes. En marge de cette rencontre organique, M. Rebaine a déclaré aux représentants locaux de la presse nationale, qu’«il n’y pas de petits et de grands partis», arguant en cela que «c’est au peuple et au peuple seul que revient la liberté totale de choisir et d’élire ses représentants». Abordant ainsi la question des élections prochaines, M. Rebaine s’est déclaré pour la présence d’observateurs étrangers, à condition cependant qu’il soient présents au moins six mois avant la tenue de ces élections pour en suivre les différentes étapes et s’approcher des différents partis. Dans le même sillage, M. Rebaine a plaidé pour que la commission nationale de surveillance des élections et ses démembrements locaux au niveau de wilaya et communal soit élargie aux magistrats, avec des prérogatives plus importantes dépassant le simple constat.
A. M. A.
Les partis en cours d’agrément se préparent aussi
Les partis politiques en formation se préparent, eux aussi, à ces élections. En effet, même pour ceux qui n’ont pas encore obtenu l’agrément, la course contre la montre a commencé.
Il s’agit du parti de l’Union pour la démocratie et la République, dont le président Amara Benyounès a affirmé qu’«il sera au rendez-vous » et qu’il «est pleinement disposé» à tenir en février prochain son congrès constitutif, conformément aux dispositions de la nouvelle loi.
Dans le même sens, le président du Parti de la liberté et de la justice, M. Mohamed Saïd, a affirmé la disponibilité de sa formation politique à participer aux élections législatives. «Nous œuvrons actuellement dans ce sens et notre parti sera prêt pour cet événement». Le parti, a-t-il poursuivi, a installé des structures provisoires dans plusieurs wilayas et s’attelle à la préparation de son congrès constitutif au début de janvier 2012.
Le Front pour la justice et le développement, présidé par M. Abdallah Djaballah, est, selon M. Lakhdar Ben Khellaf, un des membres fondateurs, «fin prêt» pour ces élections, précisant qu’il tiendra son congrès constitutif dans les plus brefs délais.
«Le front, a-t-il dit, a entrepris, dès septembre dernier, l’installation de toutes les commissions de wilaya et de la plupart des commissions communales.»
W. B.
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Le FFS n’a pas encore tranché
Il fera bientôt connaître sa position concernant sa participation aux prochaines élections législatives dans un mois. La décision sera prise à l’occasion de la conférence nationale prévue à la fin de janvier 2012.
Contrairement aux législatives de 2007 où le FFS avait une position tranchée dès le départ, il en est autrement pour les prochaines joutes qui se tiendront au printemps prochain. C’est ce qu’il est permis de croire au regard des déclarations faites hier par le nouveau premier secrétaire de cette formation. En effet, M. Ali Laskri, qui s’exprimait sur les ondes de la Chaîne I de la radio nationale, a affirmé que la participation de son parti aux prochaines élections législatives dépendait des résultats du débat en cours au sein du parti. Il a indiqué qu’une commission a été mise en place chargée de procéder à une évaluation globale de la situation politique en Algérie, soulignant qu’à la lumière des résultats de cette évaluation, le conseil national du FFS décidera de participer ou non aux prochaines législatives. En tout état de cause, il fera bientôt connaître sa position concernant sa participation aux prochaines élections législatives dans un mois. La décision sera prise à l’occasion de la conférence nationale prévue à la de fin janvier 2012.
Toutefois, de l’avis de quelques observateurs, il semblerait que la direction nationale ne serait pas totalement défavorable à l’idée d’une participation à ces élections. Cette éventualité est de mise du fait que le FFS a procédé récemment au changement de son premier secrétaire. En effet, Karim Tabou était connu pour ses positions radicales, alors que son successeur passe plutôt pour un politicien, auquel la tâche d’arrondir les points de vue a été confiée.
Et pour cause, de nombreux militants du FFS pensent que la politique de la chaise vide n’est pas pour contribuer à faire entendre les points de vue du FFS, et qu’en se privant d’une tribune de l’envergure du Parlement, la formation s’exclue de facto de tout débat politique qui engage l’avenir du pays. Reste à savoir si le courant favorable à une participation aux joutes électorales est assez fort pour faire basculer la décision en sa faveur lors des débats en cours.
M. Laskri a, à cette occasion, exprimé la disposition de son parti à travailler avec des partis et des personnalités de l’opposition, pour « changer la situation actuelle et consacrer la pratique démocratique ».
Il rappelle par ailleurs que son parti avait déjà présenté une motion comportant des propositions de sortie de ce qu’il a appelé « la crise que traverse l’Algérie ». M. Laskri a indiqué que « sans de réelles garanties et une volonté sincère, on ne saurait mener de véritables reformes politiques ».
N. K.