Élections législatives : le pari perdu de Jil Jadid

Élections législatives : le pari perdu de Jil Jadid

Jetant tout son poids dans la course à l’Assemblée nationale, le parti de Jil Jadid de Soufiane Djilali semble se retrouver devant un sort à double tranchant. Il n’a pas pu atteindre son objectif électoral rejeté à grande partie par le peuple.

Ni le grand espoir posé dans ces élections pour s’imposer sur la scène politique nationale, ni les pronostics avancés par Soufiane Djilali quant au taux de participation encore moins ses critiques envers les partis ayant choisi de rejeter le scrutin, n’ont abouti aux attentes escomptées du parti.

Avec un seul siège obtenu sur un total de 462, le parti de Jil Jadid a donc raté sa première expérience électorale et a, il faut le dire, essuyer une défaite amère qui n’arrangera guère son image d’opposant farouche, forgée à l’époque du système Bouteflika.

Longtemps réputé pour ses positions claires quant au système Bouteflika, son opposition au cinquième mandat et sa présence active au début du mouvement populaire Hirak, le parti de Soufiane Djilali a choisi de participer au scrutin législatif du 12 juin dernier. Pour expliquer son choix, le parti s’est proclamé comme « seul représentant du courant démocratique sur la scène politique ».

Combler « le vide politique », l’autre pari perdu de Jil Jadid

S’agit-il donc d’une défaite du « courant démocratique » ? Certainement pas, puisque les partis de ce même courant qui n’ont pas participé aux élections se sont félicités du « rejet massif » de la population de ce scrutin. Selon les chiffres officiels, seulement 23,03% du corps électoral ont participé. Il est très clair donc que plus du ¾ des inscrits sur les listes électorales n’ont pas exprimé leur voix. Ajouter à cela plus d’un million de bulletins nuls recensés.

Le président de Jil Jadid avait estimé que le boycott mènerait à « un vide politique ». « Le vide politique devra accorder plus de chance au retour des mécanismes de Bouteflika ». Et par conséquent, il avait affirmé que « le paysage politique actuel permettrait à Jil Jadid d’être le seul et l’unique représentant du courant démocratique sur la scène politique ».

L’on retiendra également des principales sorties médiatiques du président du parti et ses vives critiques proférées à l’égard des partis qui ont préféré de se tenir à l’écart de la course à l’Assemblée populaire, tout en citant nommément le parti de Louisa Hanoune.

La réponse sèche de Louisa Hanoune à Soufiane Djilalil

En réponse, cette dernière n’a pas mâché ses mots. « Basta ! » avait rétorqué sèchement la SG du PT. « Occupez-vous de vos partis et de vos positions et allez les exposer au peuple algérien », avait-elle continué.

Il convient également de noter que lors de la campagne électorale, le parti a choisi de s’écarter des meetings populaires et « populistes » en misant plutôt sur les rencontres de proximité et sur les réseaux sociaux pour tenter de présenter ses candidats et son programme.

Pour rappel, les résultats des législatives du 12 juin (provisoires jusqu’à la proclamation des résultats définitifs par le Conseil constitutionnel) ont abouti à une majorité du FLN avec 105 sièges. Les listes indépendantes sont venues en 2e position avec 78 sièges.

Ensuite viennent les partis du MSP avec 64 sièges, du RND avec 57 sièges, du Front Moustakbal avec 48 sièges et du Mouvement El Bina : 40 sièges. En bas du classement vient alors le parti de Soufiane Djilali avec un seul siège obtenu.