Elections législatives : Le compte à rebours a commencé

Elections législatives : Le compte à rebours a commencé
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Il ne fait plus de doute, le compte à rebours a commencé pour les partis politiques. Si ceux qui sont dans l’attente d’un agrément pour entamer la course aux élections législatives du printemps prochain devront patienter encore, les « vieux routiers » de la scène politique sont, eux, déjà à pied d’œuvre. Et pour cause, aucune formation veut être prise de court. Elles veulent être fin prêtes le jour J.

Certes, la date exacte n’est pas encore fixée, mais chacune de ces formations en lice sait vers quelle période approximative les élections auront lieu. Un nouveau coup d’accélérateur à cette précampagne a été donné ce week-end, et le ton est donné. L’année 2012 sera celle de la compétition et non celle de l’alliance, avait annoncé le patron du MSP, lequel a donné ce dimanche tout le sens à ses propos en décidant de quitter l’alliance présidentielle dans laquelle il activait aux côtés du FLN et du RND. D’aucuns avaient émis des doutes quant à l’intention du chef du MSP de passer à l’acte. Mais c’était oublier que la conjoncture politique avait sensiblement changé du fait des bouleversements opérés dans certains pays de la région. Bouleversements qui ont profité aux islamistes. Que Soltani ait oublié que l’Algérie ne pouvait être comparée au Maroc, à la Tunisie ou encore à l’Egypte, pour nombre de paramètres politiques, que lui le politique n’aurait pas dû oublier, est peut-être présentement important à rappeler. Pourtant, que le MSP de Soltani ait décidé, au bout d’un faux suspense, de se retirer de l’alliance présidentielle n’est pas en soi pour bouleverser la donne politique. D’ailleurs, la décision du MSP n’est pas une surprise. En effet, cela faisait un petit moment déjà que le président de mouvement y faisait allusion, comme s’il voulait que l’on le dissuade d’accomplir son geste. Plus encore, ce n’est pas la première fois que Soltani brandissait la menace du retrait de cette entité créée en 2004 pour porter le programme du Président de la République. En effet, faut-il s’en souvenir, à la moindre contrariété, comme celle de ne pas avoir un nombre important de portefeuilles ministériels dans le gouvernement ou encore de ne pas avoir les ministères souhaités et que le mouvement lorgnait, le patron du MSP ne cachait pas son mécontentement. Et, souvent, il fait croire qu’il allait réagir à ce qu’il considérait comme un crime de lèse-majesté en quittant le gouvernement et l’alliance présidentielle. Cette fois, il a choisi de se séparer de ses deux alliés politiques sans pour autant démissionner du gouvernement. Il est vrai aussi qu’une telle option aurait eu de fortes chances de susciter un mécontentement à l’intérieur du parti. Un risque que le conseil consultatif du MSP n’a pas voulu prendre, et ce d’autant que le parti a du mal à se remettre de la saignée de cadres, partis dans le sillage de la fronde menée par Abdelmadjid Menasra, l’ancien numéro deux du MSP. Mais est-ce à croire que la décision de retrait du MSP de l’alliance a été savamment pesée et qu’elle sera sans conséquences politiques ? Le temps nous le dira. Ce qui est certain, c’est qu’elle n’a pas été mal prise par les deux alliés d’hier. La décision « ne détériore en rien les liens d’amitié », a affirmé le RND dans une déclaration commentant l’annonce du retrait. Mais il reste qu’elle va libérer les énergies et aiguiser la compétition électorale entre les partis. En effet, tout un chacun aura à cœur d’améliorer ses précédents scores réalisés lors des élections de 2007. Le FLN qui prétend conserver sa place de parti majoritaire au sein de l’Assemblée aura cependant à dépasser les dissensions internes, qui ne manqueront pas de jouer en faveur de son principal rival le RND, dont la stabilité risque d’être un facteur déterminant auprès de l’électorat, et ce d’autant qu’il est connu que ces deux partis jouent dans la même catégorie. Les stratégies électorales des deux formations seront, à ce titre, intéressantes à suivre. La différence se fera au niveau des thèmes sur lesquels le FLN et le RND axeront leurs discours durant les meetings de campagne.

Nadia Kerraz