La crise financière et les mesures contenues dans la loi de finances 2017, constitueront un carburant pour l’opposition. Le gouvernement aura du mal à contenir ces torrents de critiques.
Une particularité va marquer l’année 2017: l’urne. Elle sera d’abord sollicitée dans les cinq prochains mois dans le cadre des élections législatives très attendues et convoquée une seconde fois en novembre de la même année pour des élections locales. Pour les législatives, c’est le rush. A l’exeption de Talaiou El Houriat de Benflis et du PT de Louisa Hanoune, qui ne se sont pas encore exprimés, tous les autres partis se disent partants pour cette «aventure» électorale qui s’annonce palpitante.
C’est parce que les thèmes de campagne ne manquent pas. La situation économique, la crise financière et les dernières mesures contenues dans la loi de finances 2017, qui vient d’être publiée au Journal officiel, constitueront à coup sûr les ingrédients d’une virulente campagne électorale et un carburant pour l’opposition.
Il faut dire que le gouvernement aura du mal à contenir cette déferlante, ces torrents de critiques. La tâche sera d’autant difficile que les partis au pouvoir censés soutenir la politique du gouvernement seront occupés à défendre leur propre programme s’ils ne s’étripent pas entre eux. Une éventualité qui n’est pas à écarter.
Le RND très en avance sur le terrain en termes de préparatifs, son secrétaire général Ahmed Ouyahia a fait un excellent travail de proximité, voudrait bien prendre la place du FLN en perte de vitesse. Empêtré dans sa crise interne, le vieux parti peine à retrouver ses marques et d’aucuns misent sur un net recul dans le nombre de sièges pour le FLN lors de la prochaine joute électorale.
Toutes les cartes seront rebattues si le FLN venait à perdre sa majorité au niveau du Parlement. L’enjeu n’est pas seulement l’Assemblée nationale populaire, mais c’est parce que les législatives constituent l’antichambre de la présidentielle. Et deux courtes années nous séparent de cette autre échéance capitale qui interviendra en 2019. Ce n’est pas le seul enjeu. Le spectre de l’abstention plane.
Certes, la majorité des partis va participer et inciter les électeurs à se rendre aux urnes, mais ont-ils suffisamment d’emprise sur les citoyens? Il y a une réelle désaffection pour la chose politique de par le monde, mais elle est encore plus accentuée en Algérie. L’autre enjeu qui marquera cette échéance électorale est la donne islamiste dans notre pays. Laminée lors des législatives de 2014 alors qu’ils se voyaient déjà au pouvoir emportés par la vague du printemps arabe, les islamistes sont toujours en embuscade.
Il se sont régénérés depuis, et changent leur fusil d’épaule. Une ambiance politique morose, face à des lendemains incertains imposée par une situation économique et financière précaire, les islamistes se placent en alternative. La détresse sociale est leur véritable terreau. Ils savent vendre du rêve, promettre le paradis quand les slogans remplacent le raisonnement. A ces législatives qui redressent toutes les cartes politiques du pays, avec de nouveaux équilibres, succéderont des élections locales tout aussi déterminantes.
C’est parce qu’elles interviennent dans un contexte de crise et qu’elles sont censées trouver leurs propres financements. Un autre défis de taille pour les partis politiques qui doivent puiser dans leurs ressources humaines pour trouver des candidats autrement plus compétents pour gérer une situation de rigueur complexe face à une demande sociale de plus en plus exigeante. A ces perspectives strictement politiques, à ces rendez-vous purement électoralistes, vient se greffer, à ces élections, une autre question déterminante: la stabilité du pays. Les médias étrangers, les thinks tanks, les centres de recherches, les économistes et experts financiers annoncent l’imminence d’un désastre économique qui risque d’emporter le pays. Pour eux l’Algérie est déjà à genoux, il suffit d’un simple coup pour l’achever. Mais pérorant dans l’arène et dès qu’ils se sont retournés, l’Algérie aura ramassé l’épée.