Si plusieurs partis politiques en Algérie ont déjà entamé leur campagne électorale pour les élections législatives attendues pour 2012, le Front des forces socialistes (FFS) ira apparemment vers le boycott de ces échéances. C’est en tout cas ce qu’on peut comprendre de la déclaration du premier secrétaire de ce parti, Karim Tabbou.
Lors d’une conférence de presse qu’il a tenue samedi après-midi à Mascara, il a déclaré que la décision de participation ou non du parti aux échéances électorales prochaines
«sera abordée et étudiée lors de la conférence nationale, dont la date de sa tenue n’est pas encore arrêtée». Toutefois, il a souligné que «l’expérience retenue par le parti jusqu’à maintenant, n’encourage pas à la participation, ajoutant que le FFS porte un projet national visant à améliorer les conditions de vie des citoyens». Ainsi, le premier parti de l’opposition en Algérie va continuer dans son choix politique qui est de ne pas participer aux élections législatives, car déjà ce parti critique le rôle et le fonctionnement de l’Assemblée populaire nationale. Par ailleurs, rester en dehors de ces institutions, laisse la direction du parti en conflit avec quelques militants de cette formation politique qui ne voient pas l’utilité d’un parti politique s’il ne participe pas aux rendez-vous électoraux pour déjà confirmer sa représentativité.
En tout cas, la direction du parti de Aït Ahmed a décidé d’organiser une conférence nationale qui est précédée par l’organisation de rencontres régionales avec les militants «afin de déterminer la stratégie d’avenir du parti, à l’exemple de la rencontre organisée samedi dans la wilaya de Saïda», selon M.Tabou. Selon ce même responsable, «le FFS se prépare, à travers une série de rencontres, à renforcer ses rangs par le plus grand nombre possible de militants qui respectent les positions du parti et qui les trouvent nationales, compte tenu de son rapprochement des citoyens modestes» avant d’ajouter : «Le parti porte et défend ses idées, partant du fait que le citoyen est le seul critère de réussite de n’importe quel programme politique ou économique».
Il faut dire que depuis 10 ans maintenant, le FFS a montré un intérêt pour les municipalités même si en Kabylie, il a la rivalité d’autres partis politiques qui commencent à s’implanter dans la région.
Il est à rappeler que le FFS avait boycotté les législatives du 17 mai 2007, des élections qui ont connu une forte abstention estimée à 65%. Celle-ci avait été mise sur le dos des partis politiques par ’ex-ministre de l’Intérieur et des collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni, où il a été décidé la nécessité de réviser la loi sur les partis et les associations et le code électoral. Ainsi, ce n’est pas le boycott du FFS qui a poussé une grande partie des algériens à ne pas aller voter même si ses militants et ses partisans l’ont soutenu mais le fait que les citoyens ont perdu confiance en les partis politiques surtout avec les pratiques de quelques candidats remarqués sur place, notamment l’achat des voix et autres. D’ailleurs, le rendement de quelques députés qui siègent actuellement à l’APN témoigne de l’existence d’un fossé entre le citoyen et son
«représentant» et des voix s’élèvent même pour dissoudre cette institution et tenir des élections anticipées, comme c’est le cas du parti des travailleurs qui souffre aussi du phénomène de «nomadisme» des députés.
Ainsi, chaque parti politique fonctionne d’après sa situation et de ce qui l’entoure et de toute sles manières, la majorité au parlement est entre les mains de l’alliance présidentielle, ce qui n’a pas empêché un parti comme le RCD, qui se dit dans l’opposition, de siéger à l’APN mais avec quel rendement ? Comme c’est le cas pour les autres partis qui composent cette institution et un FFS qui veut rester en dehors de cette institution mais avec quel rendement aussi ?
Par Nacera Chenafi