Les états-majors politiques tardent à requinquer leurs troupes. On a l’impression que toutes les stratégies n’ont pas encore été peaufinées avant le démarrage officiel de la campagne. Les partis seraient encore en train d’affûter leurs armes pour mieux convaincre les électeurs potentiels.
La campagne électorale en vue des élections législatives du 10 mai s’est ouverte hier sur l’ensemble du territoire national. Mais ce n’est pas encore l’effervescence au premier jour de cette campagne électorale prévue jusqu’au 6 mai. La campagne n’a pas finalement rythmé la vie de nos villes et fin fond du pays. À la pluie battante qui n’a cessé de s’abattre sur le pays s’ajoute l’indifférence des algériens à cette sortie en masse des partis politiques. Les panneaux d’affichage des candidats sont encore vierges et les citoyens, dont le souci primordial est la flambée des prix des produits de large consommation, ne semblent pas être trop enthousiastes quant à cette période pré-électorale. Seules les affiches du FLN ont été collées sur les panneaux d’affichage. Certaines d’entre elles ont été arrachées dès les premières heures de la matinée. Même les états-majors politiques tardent à requinquer leurs troupes. On a l’impression que toutes les stratégies n’ont pas encore été peaufinées avant le démarrage officiel de la campagne. Les partis seraient encore en train d’affûter leurs armes pour mieux convaincre les électeurs potentiels. Les quelques chefs de partis politiques qui ont entamé leur campagne à partir de la capitale n’ont pas drainé des foules. C’est le cas notamment du président du PLJ, Mohamed Saïd qui a préféré donner un caractère symbolique à sa campagne en rendant visite au sanctuaire des martyrs pour déposer une gerbe de fleurs à la mémoire des chouhada, avant de se rendre au cimetière d’El-Alia pour une minute de silence à la mémoire du défunt et ancien président de l’Algérie, Houari Boumediene. Idem pour le nouveau parti «Jil Jadid» qui a entamé sa campagne électorale par une visite à la Maison de la presse, où il rendu un hommage pour leur combat pour «la liberté et la démocratie». Le président du parti innove également en matière de communication. Accompagné de militants et de candidats de son parti pour la liste d’Alger, Djilali a sillonné par la suite les rues de la capitale en se rendant notamment à la Place des martyrs, ou à la rue Didouche Mourad pour aller à la rencontre des citoyens pour les convaincre d’aller voter en faveur de sa formation politique. Les représentants du parti Jil Jadid ont marché sous une pluie battante, abordant les passants, écoutant leurs doléances et expliquant le programme et les thèmes du parti. Les grosses cylindrées politiques nationales, sont déjà sur le terrain, avec un chassé-croisé FLN-RND dont les secrétaires généraux ont préféré entamer la compétition électorale dans le sud du pays. Ahmed Ouyahia, SG du RND a animé des meetings populaires à Béchar et Naâma. Pour oublier la pression d’Alger exercée par ses adversaires du mouvement de redressement, Abdelaziz Belkhadem, SG du FLN, s’est rendu à Illizi, dans le Tassili où il a animé un meeting avec les militants du parti de cette région, un des hauts lieux du tourisme national. Un autre duel à distance est également observé entre la SG du PT, Louisa Hanoune qui a animé des meetings à Tlemcen, Aïn Témouchent et Oran, et le président du FNA, Moussa Touati, présent également à Tlemcen, Aïn Témouchent et Sidi Bel-Abbès. Les partis de la mouvance islamistes, eux, ont préféré l’est du pays. L’Alliance Verte, coalition politique des partis du MSP, d’En-Nahda et d’El Islah, a animé un meeting dans la ville du Rocher, Constantine. Amara Benyounes du MPA, l’ennemi juré des islamistes, est également allé concurrencer cette mouvance à l’est du pays. Il a ouvert le bal de sa campagne dans la wilaya de Mila. Abdelmadjid Menasra du Front du changement, lui, s’est rendu à la wilaya de Blida pour rencontrer ses militants au domicile de Mahfoud Nahnah, le fondateur du mouvement Hamas, l’ancienne formation politique du président du FC. Bref, la campagne électorale n’emballe pas pour l’instant les algériens. Mais, il est de tradition que l’effervescence électorale s’accentue au fur et à mesure que les jours passent et que le jour de l’élection approche.
Début de campagne à l’étranger
A l’étranger, la campagne électorale a également débuté dans de bonnes conditions, selon les représentations diplomatiques et consulaires algériennes. Des séances de travail avaient réuni hier samedi les autorités consulaires et des représentants de partis et candidats indépendants pour l’organisation de cette campagne électorale. Outre Oujda, Casablanca, Rabat (Maroc), Tunis, Kef (Tunisie), une séance de travail avait réuni samedi au Consulat général d’Algérie à Paris, les partis politiques, représentant la communauté nationale pour la zone 1 (France nord), pour notamment organiser cette campagne électorale et toucher les électeurs. Les mêmes dispositions ont été par ailleurs prises dans les autres capitales du monde (Montréal, Madrid, Bruxelles, Bonn, Genève, Washington, Le Caire, etc…) pour permettre aux candidats à ce scrutin de présenter leur programme électoral aux électeurs algériens établis dans ces pays. Enfin, ces législatives seront suivies par plus de 500 observateurs internationaux, dont 120 observateurs de l’Union européenne (UE), 200 de l’Union africaine (UA), 100 de la Ligue arabe, 10 de l’ONU et 20 de l’Organisation de la coopération islamique (OCI).
Par Mehdi Ait Mouloud