Les chiffres rendus publics cet après midi par le ministère de l’intérieur concernant les listes des partis participants aux prochaines élections municipales laissent clairement poindre une recomposition politique.
Ainsi, le nombre de listes des candidatures déposées au titre des élections locales du 29 novembre prochain a atteint, à l’expiration du délai réglementaire requis le 10 octobre dernier, 9.177 listes pour les APC (Assemblée populaire communale) et 615 pour les APW (Assemblée populaire de wilaya), a annoncé mercredi à Alger le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, M. Daho Ould Kablia.
Et parmi ces listes, 8.383 ont été déposées par les 52 partis en lice pour ces élections et 179 par les indépendants pour les APC, alors que pour les APW, les partis ont déposé 615 listes et les indépendants 9 listes, a précisé M. Ould Kablia dans une conférence de presse en marge de l’installation de la commission nationale de surveillance des élections locales.
MPA : un petit qui joue dans la cours des grands… !
On remarquera d’abord que le nombre de partis participant explose pour la première fois à 52 formations. Il faut dire qu’être élu dans une municipalité fait saliver d’envie beaucoup de monde qui y voit une opportunité pour améliorer sa condition sociale.
Certains petits partis pratiquent la politique de façon saisonnière ; juste à la veille des élections pour tenter d’arracher quelques strapontins, avant de reprendre leur hibernation.
En examinant les listes, on constate comme d’habitude que le parti du Front de libération nationale (FLN) arrive en tête avec un total de 1520 listes APC sur 1541 communes existantes. Le FLN n’arrive tout de même pas à couvrir tout le territoire national.
APC oui, APW non…
Il est talonné tout de suite par le Rassemblement national démocratique (RND) avec ses 1477 listes. La grosse surprise vient du Mouvement populaire algérien (MPA) du ministre Amar Benyounes qui a pu miraculeusement réunir 632 listes… C’est d’autant plus étonnant qu’il vient juste d’être créé et qu’il n’a arraché que 3 sièges à l’APN en mai dernier.
Il a dépassé le Parti des travailleurs (PT) de Louiza Hanoune qui ne dispose que 521 listes APC, talonné lui aussi par le Front national algérien (FNA) de Moussa Touati avec 472 listes.
Et comme il fallait s’y attendre le Mouvement de la société pour la paix (MSP) de Soltani a reculé à la 6ème position en déposant seulement 321 listes, devançant le Front des Forces socialistes (FFS) avec 319 listes.
Un doux leurre
Fait notable également, c’est la participation presque symbolique du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD). Avec seulement 63 listes déposées, l’ex parti de Saïd Sadi a limité sa participation à la seule région de Kabylie et quelques communes de l’Algérois. Érosion de la base militante ou simple repli tactique ? On en saura un plus après les résultats.
S’agissant des listes APW, le RND vole la vedette à son alter ego le FLN en maillant les 48 wilayas du pays. Le parti de Belkhadem suit juste après avec ses 47 listes APW. Sa liste dans la wilaya de Aïn Defla déposée hors délai réglementaire, a été rejetée d’après le ministre.
Le PT arrive en 3ème position dans 43 wilayas, tandis que le FNA le MSP, le FFS et le RCD ont déposé respectivement 38, 24, 22 et 10 listes de candidatures pour les élections APW.
Question : Où sont donc ces 52 partis qui concourent aux strapontins des APC mais dont on ne trouve aucune trace dans la course aux APW ? Le fait que la compétition se limite aux sept partis connus (FLN, RND, FNA, MSP, FFS, RCD et PT) pour les assemblées de wilayas prouve que l’inflation des partis née des «réformes politiques» n’est qu’un doux leurre.