Elections du 10 Mai 2012,«campagnelegislative@.net.com»

Elections du 10 Mai 2012,«campagnelegislative@.net.com»

A l’aube du XXIe siècle «la révolution Internet» représente une véritable mine d’or

«La révolution Internet» représente une véritable mine «d’or» d’informations avec des espaces d’interactivité qui abolissent les frontières.

A quelques semaines du scrutin législatif du 10 mai 2012, l’Algérie vit au rythme de l’événement. Programmes politiques, listes électorales, naissances et dissolutions des alliances politiques, recomposition de l’espace politique, débats sur les grandes questions qui interpellent la nation, intégration de la femme et des jeunes dans le champ politique, transparence, développement, économie… Un flux d’informations qui, le plus souvent, dépasse les capacités d’absorption des internautes et du curieux désireux de s’informer. Le monde du «Net» est ainsi devenu un vecteur d’information certes, mais aussi, sans doute surtout, un formidable tremplin pour faire passer son message. C’est encore plus vrai pour des partis politiques qui éprouvent des difficultés à sortir du rang et à se faire entendre. Surtout quand le champ médiatique n’est pas accessible et n’offre que des plages horaires fort limitées. Aussi, la question qui se pose et doit se poser est de savoir jusqu’à quel point les partis politiques, campagne électorale aidant, exploitent à bon escient cette nouvelle forme de communication pour toucher le plus large public – qui est dans le même temps un électorat potentiel – pour se faire connaître et faire expliciter leur message politique qui peut être un programme, une vision politique de l’avenir du pays… Donc, il est à se demander dans quelle mesure les partis politiques exploitent cette manne à l’évidence négligée quand ils n’en mesurent pas ou ne comprennent pas l’impact qu’a Internet sur le grand public.

L’accès aux médias lourds

Jusqu’alors, le moyen de communication le plus usité par les hommes politiques était bien sûr le journal (défini désormais comme «journal papier»), la radio, la télévision. Ces modes de communication, donc traditionnels, ont leurs avantage et désavantage. Du fait de la lenteur de sa diffusion, le journal a maintenant une force de pénétration moindre et cède de plus en plus d’espace devant la radio et la télévision. En fait, les moyens les plus appréciés par les partis et les hommes politiques demeurent la radio et la télévision surtout que cette dernière a un impact énorme sur le citoyen, d’autant plus qu’aujourd’hui, il n’y a plus de foyer qui ne dispose pas d’au moins un téléviseur. Mais l’accès aux médias lourds (radio et télévision) reste aléatoire et dépend totalement des velléités des pouvoirs publics qui les ouvrent chichement à la classe politique. C’est dans ce contexte qu’interviennent les nouveaux vecteurs d’information que sont les journaux électroniques dont non seulement l’accès est facile, mais aussi touchent nombre de catégories de citoyens et particulièrement la plus branchée et, sans doute la moins informée sur les pratiques politiques, c’est-à-dire la jeunesse. Alors que la campagne électorale débute dans trois semaines, comment les partis politiques s’y préparent? Or, une campagne électorale est l’occasion de contacts directs entre les hommes politiques et les citoyens. Aussi, la question qui se pose est de savoir comment ces candidats ont planifié leur campagne? Et de quels moyens se sont-ils assurés pour développer et promouvoir leur programme et visions politiques du pays? Bien sûr, il existe plusieurs canaux de communication, dont le plus ancien est la presse écrite. Déclarations, conférences de presse, conférences-débats. Bref, créer des événements pour se mettre en exergue.

Le second média utilisé à cet effet par les différents candidats est évidemment l’audiovisuel. On a vu que, pour le moment, ce n’est pas le moyen le plus adéquat du fait de son accessibilité difficile. Alors? Alors reste Internet.

Le Web! Moins formel que les médias précédemment cités, mais jouissant d’une portée et d’une disponibilité sans limite, le Web a, à sa manière, révolutionné les campagnes électorales. Et c’est le cas de le dire. Sans restriction de temps ou de caractères, et sans la nécessaire médiation d’un journaliste ou d’un animateur, les candidats peuvent jouir, s’ils le souhaitent, d’un solde de présence illimité sur le Web. Mieux encore, il permet d’informer et de s’informer. Sites Internet, Blogs, réseaux sociaux, contributions, archives, revues de presse, vidéos, enregistrements, conférences, forums, débats virtuels, vidéoconférences (…) Un véritable eldorado d’informations et d’interactivité. Facile de constater que, de nos jours, le moyen le plus efficace et surtout le plus accessible à un large public bigarré est le Web. Interpellés à ce sujet, représentants et membres de partis politiques et candidats libres, sont tous d’accord sur le principe. Les Ntic sont des canaux de communication les plus importants en ces temps contemporains. Mais, concrètement, et loin des discours politiques, les faits parlent d’eux-mêmes.

Le Web

Les politiques algériens n’accordent pas l’importance requise aux nouvelles technologies de l’information et de la communication (Ntic), et encore moins au Web, au sens large du terme.

Un responsable d’un important parti politique nous a confié, à ce sujet, que son parti était présent sur le Net de par un site officiel, ainsi que des sites de partage tel que Daily-motion et certains réseaux sociaux, à savoir Facebook et Twitter(…) Il a aussi précisé que les responsables de la communication de son parti avaient prévu de créer des sites «Spéciales élections législatives 2012», et ce à partir du 1er avril. Le but de ces sites circonstanciels serait de «mettre en place un dispositif qui permettrait de relater les programmes et les initiatives électoraux du parti». Mais, selon ce même responsable, «la configuration de notre pays ainsi que le comportement électoral de la population veulent que la meilleure approche, dans ce contexte bien précis, est de privilégier une campagne de proximité», car, a-t-il précisé «c’est le contact direct avec les électeurs qui apporte le plus d’écho». Malgré l’importance graduelle accordée par ce parti politique aux opportunités que présente l’utilisation du Web lors des campagnes électorales, il y a d’autres partis, qui eux, n’y accordent aucune importance.

En osmose

En fait, sur la trentaine de partis qui existent depuis 20 ans, peu ont investi dans ce secteur et ceux qui l’ont fait cela ne représente pour eux qu’un pis- aller. Ainsi, ce parti politique dont plusieurs cadres sont ministres, mais dont le site est fontomatique, non actualisé et dépourvu de toute actualité concernant le parti en question, ses visions de développement du pays, de la société, de la culture, de l’économie…Rien.

D’ailleurs, il n’a plus été actualisé depuis une année. Ceci est l’exemple d’un parti qui a fait l’effort d’ouvrir un site internet. Que dire des autres quasiment absents sur la Toile? A l’aube du XXIe siècle «la révolution Internet» représente une véritable mine d’or d’informations avec des espaces d’interactivité qui abolissent les frontières.

Un canal déjà très exploité par les Occidentaux et dont certains sont même arrivés jusqu’à voter via Internet. En Algérie, on va encore passer à côté des innovations et comme toujours, rater le train… La campagne de proximité, c’était au siècle dernier. Il faut savoir vivre son temps et savoir partager. C’est la philosophie même du Web.

C’est triste de voir que les hommes qui aspirent à diriger le pays sont en retard d’une bataille: celle d’être en osmose avec leur peuple. Cela fait belle lurette que le journaliste a abandonné sa machine à écrire, pour le portable et le Web. Quand nos députés et nos ministres seront-ils au diapason de la modernité?