Elections à la présidence du FCE: Comment Ali Haddad a verrouillé le jeu

Elections à la présidence du FCE: Comment Ali Haddad a verrouillé le jeu

Les membres du Forum des chefs d’entreprise (FCE) sont appelés à désigner un nouveau président à leur organisation. L’élection se fera le 15 décembre prochain.

D’aucuns pensent — jusqu’à l’heure actuelle — que la candidature d’Ali Haddad serait improbable, tant il est vrai qu’il s’agit bon gré mal gré d’une couverture politique non des moindres pour un personnage qui n’a cessé de multiplier les pas de danse ratés, aussi bien dans les affaires qu’en politique.

Le patron du FCE n’a pas encore annoncé sa candidature et ne devrait pas le faire de sitôt, à en croire des membres de l’organisation. “Il n’est pas pressé de le faire car tout est verrouillé autour de sa candidature”, estime un membre du FCE, qui explique que le mode d’élection né de la dernière assemblée générale de janvier 2018 fait que le vote ne peut être exercé que par une centaine de membres désignés comme “grands électeurs”.

Il s’agit des 32 membres du conseil exécutif du FCE, des 20 membres siégeant dans le conseil d’orientation stratégique et des 48 délégués de wilaya, “tous placés par Ali Haddad ou jouissant de sa pleine bénédiction”. Certains membres du FCE, contactés hier, se montraient encore plus sceptiques quant à l’aboutissement d’une autre candidature, faisant remarquer que celle-ci est conditionnée par un parrainage de 50 “grands électeurs” sur les 100 jouissant d’un droit au vote.

Certains des membres du Forum des chefs d’entreprise se disent insatisfaits de la composition des structures actuelles du FCE, mais ils se résignent, disent-ils, à l’inévitable candidature d’Ali Haddad. “Le peu de signaux que nous renvoie la conjoncture politique impose un statu quo qui paraît pour le moment inévitable”, estime un autre membre de cette organisation, qui parie qu’il n’y aura pas de changement de cap. Après plusieurs mois d’incertitudes autour du projet d’élever le FCE au statut de syndicat, ses membres semblent résignés à poser le pied, en attendant de voir un signal dans le rétroviseur.

C’est-à-dire que les choses devraient rester en l’état, pour le moment, même si l’homme fort du FCE ne cesse d’essuyer des revers. Du refus du gouvernement d’agréer le FCE en tant que syndicat, au boycott officiel de la dernière édition de son université d’été, en passant par le veto opposé par l’État au rachat par l’ETRHB Haddad des actions de Villar Mir dans Fertial, le patron du FCE perdra de son poids sur l’échiquier politique. Une soft attitude dans une conjoncture aussi sensible que complexe aurait ainsi des conséquences moindres sur le FCE, plutôt que de tenter un passage en force semblable à celui que l’on a vu durant l’été 2017.

En tout cas, c’est à la commission chargée de la validation des candidatures que reviendra, officiellement, la mission de bénir les prétendants au poste de président du FCE.

Le conseil exécutif a ouvert la porte la semaine dernière à l’entame des procédures techniques, en vue de préparer la tenue de l’assemblée générale élective du 15 décembre prochain.

Ali Titouche