48 sénateurs seront élus pour un mandat de six ans
Le FLN tentera de se rattraper lors de ces élections tandis que le RND tentera d’améliorer sa présence dans cette institution.
C’est aujourd’hui que se tiendront les opérations de renouvellement de la moitié des membres élus du Conseil de la nation. 48 sénateurs seront élus pour un mandat non renouvelable de six ans. Le renouvellement triennal (tous les 3 ans), sera opéré au suffrage universel indirect par le collège des élus locaux issus du double scrutin du 29 novembre dernier. Ainsi, dans chaque wilaya, un sénateur sera élu par un collège électoral, lui-même formé d’élus locaux de cette circonscription. Les membres de la chambre haute ne seront pas investis de tous les droits attachés à la fonction parlementaire, car leur rôle se limite à l’adoption des lois sans pouvoir proposer des amendements, à l’instar de leurs pairs de la chambre basse. Dès lors, étant donné que le risque de la remise en cause du principe républicain de l’Etat algérien n’est plus de mise, cette institution «budgétivore» n’a plus de raison d’être, selon les observateurs. A titre de rappel, le Conseil de la nation est créé en vertu de la révision constitutionnelle du 28 novembre 1996, sous l’ère de l’ex-président de la République Liamine Zeroual, pour prémunir les institutions contre tout nouveau risque d’«hégémonie» de la chambre basse. Le Sénat dispose d’un pouvoir de blocage absolu de la procédure législative. Si la composition de l’APN est revue en hausse, la réforme de la composition du Conseil de la nation pour mieux présenter la réalité démographique et les collectivités territoriales, tarde à voir le jour. L’exiguïté de l’actuel siège du Sénat a rendu impossible l’accroissement des effectifs du Conseil de la nation, selon certaines informations. Les sénatoriales est un élément pris en compte par les partis politiques ayant opté pour la participation à ces joutes lors des tractations pour le contrôle des APW. Alors que plusieurs communes restent bloquées, cinq partis, à savoir le FLN, le RND, l’AAV, le FFS et le MPA participeront aux sénatoriales d’aujourd’hui. Dans ce contexte, l’AAV, à titre d’exemple, a d’ores et déjà sacrifié sa seule APW obtenue par alliance lors des élections locales dans le sillage des tractations. Selon d’autres observateurs, la corruption politique ayant marqué et dévoyé le processus d’installation des assemblées élues, s’achèvera par la domination des mêmes formations politiques sur le Conseil de la nation. Il, est notamment reproché à certains partis d’ouvrir leurs listes aux détenteurs de la chkara, voire aux militants du FIS dessous. Sans se faire d’illusion, l’AAV sera présente dans 21 wilayas, le FFS présentera six candidats au niveau des wilaya de Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira, Boumerdès, Bordj Bou arréridj et Alger. Le boycott du RCD et les alliances contractées avec le FLN et le RND ouvrent la voie à ce parti pour accéder au Sénat avec au moins 2 à 3 sénateurs. Grâce au pacte politique signé avec le RND, les élus du PT voteront pour les candidats du parti de Ahmed Ouyahia. Le MPA qui a opéré une percée lors des dernières élections locales du 29 novembre dernier, sera également présent à travers quelques wilayas. Vu la convoitise entourant le siège de membre du conseil de la nation, le FLN et le RND ont dû organiser des primaires pour départager les nombreux prétendants à ce poste. A la lumière des scores serrés obtenus par ces deux partis au pouvoir à travers toutes les circonscriptions, la compétition s’annonce rude entre le FLN et le RND qui présentent des candidats à travers l’ensemble des wilayas. Le FLN tentera de se rattraper lors de ces élections tandis que le RND tentera d’améliorer sa présence dans cette institution.
Par ailleurs, le changement de la moitié du Conseil de la nation va toucher également la moitié du tiers présidentiel. Autrement dit, 24 nouveaux sénateurs seront désignés par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Parmi les 24 sénateurs sortants figure l’actuel président, Abdelkader Bensalah. Ce dernier sera peut-être reconduit par le chef de l’Etat.