Les six candidats à l’élection présidentielle du 17 avril auront à relever de nombreux défis, aussi bien sur le plan économique, social que politique. Il y a d’abord la mère des batailles, celle qui consiste à bâtir une économie robuste, compétitive et la sortir de la dépendance de la rente et plus exactement des hydrocarbures, qui restent encore la source principale de nos revenus et de nos recettes en devises.
Cette option devrait s’appuyer résolument sur une grande opération de diversification des filières industrielles et agroalimentaires, aptes à créer de la valeur ajoutée et de l’emploi aussi. Ce sera une occasion supplémentaire pour la résorption du chômage et pour asseoir également une politique de substitution à l’importation. Car, nul ne l’ignore, le chômage, surtout parmi les jeunes et les diplômés, reste encore un sujet en panne de solutions durables malgré une baisse sensible de son acuité enregistrée ces dernières années. Il faut l’avouer, les emplois d’attente créés jusque-là sont, sous l’angle de l’efficience économique, des palliatifs sans plus. La facture alimentaire, à l’importation, de son côté, on le sait aussi, ne cesse de gonfler et n’est couverte que par les revenus des hydrocarbures. Là aussi, la situation ne peut durer encore. On se remémore la période de crise des moyens de paiement, il y a des dizaines d’années, qui nous a posé bien des problèmes, avec des difficultés pour le pays à honorer ses factures d’importation. Aujourd’hui, le tableau n’est pas aussi noir et les candidats à la présidentielle bénéficient de nombreux atouts. L’Algérie n’est pas celle des années 90, avec ses problèmes sécuritaires et financiers, où elle était – pour dire les choses crûment – boycottée et boudée par les investisseurs internationaux à cause des risques d’instabilité politique mais aussi du manque de moyens financiers, avec un endettement qui obérait sa balance des paiements et hypothéquait sa souveraineté. Un très grand rattrapage en matière de création d’infrastructures comme les routes, les ports, la formation avait été réalisé également. Les candidats seront donc à l’aise sur ce plan. Ils héritent d’une situation bien meilleure sur tous les plans. En matière d’investissements, les opportunités, comme on le voit avec ces différents projets de partenariat qui s’annoncent, sont bien réelles. Il est sûr que chacun des candidats annoncera la couleur lors des meetings dans le cadre de la prochaine campagne électorale. On parlera comme d’habitude de l’accès au logement, de la résorption du chômage, de l’amélioration du pouvoir d’achat des citoyens, de la lutte contre la corruption… Mais l’essentiel pour nos candidats, est de convaincre, chacun par sa propre vision sur la manière de réaliser ces objectifs, la stratégie à adopter, comment préparer le terrain à une réelle relance de l’investissement productif ; Et c’est, peut-être, là qu’on les attendra le plus.
K. Daghefli
