Le socialiste François Hollande a remporté, hier, le premier tour de l’élection présidentielle en France et apparaît en situation favorable pour chasser Nicolas Sarkozy du pouvoir, à l’issue d’un scrutin également marqué par une nouvelle percée de l’extrême droite.
Les deux hommes s’affronteront le 6 mai lors d’un second tour décisif, mais le socialiste semble pouvoir compter sur des reports de voix de la gauche radicale et des écologistes, alors que les réserves de voix du président sortant sont plus minces. Selon des estimations sur bulletins de vote publiées par les chaînes de télévision, François Hollande a obtenu entre 28,4% et 29,3% des voix devant Nicolas Sarkozy (25,5% à 27%), qui perd ainsi le pari qui consistait à remporter le premier tour afin d’enclencher une nouvelle dynamique d’ici au second tour. Pour les socialistes, «c’est un terrible désaveu» pour le président sortant, selon l’expression de la chef du parti, Martine Aubry. La candidate de l’extrême droite, Marine Le Pen, se classe troisième, avec de 18,2% à 20%, suivie par le représentant de la gauche radicale, Jean-Luc Mélenchon (10,8 à 11,7), et le centriste François Bayrou (8,5% à 9,1%).
Jusqu’au bout du suspense
De notre envoyée spéciale
en France : Nadia Kerraz
Après les Français d’outre-mer et ceux résidant à l’étranger pour lesquels le vote a commencé samedi, en France métropolitaine, c’est hier que les électeurs ont été appelés à voter pour le premier tour de l’élection présidentielle. Un premier tour qui désignera les deux finalistes du 6 mai prochain. En effet, ils seront deux, d’entre les dix candidats en course : Nicolas Sarkozy, François Hollande, Marine Le Pen, François Bayrou, Jean-Luc Mélenchon, Nathalie Arthaud, Jacques Cheminade, Nicolas Dupont-Aignan, Eva Joly et Philippe Poutou à se battre pour un seul rêve : occuper le fauteuil présidentiel. Des candidats qui ont tous voté dans la matinée d’hier avant de rejoindre domiciles et permanences électorales pour attendre et envisager la suite des évènements qui, elle, dépendait des quelque 45 millions d’électeurs français. Mais si les résultats diffusés hier à partir de 20h00 devraient confirmer les tendances observées par les instituts de sondage durant toute la campagne électorale, c’est-à-dire un duel Hollande – Sarkozy, il n’en reste pas moins qu’ils ont été dans l’incapacité de prédire avec certitude l’ordre exact du tiercé gagnant. En effet, si l’inconnue a persisté quant à savoir qui du candidat favori ou du candidat sortant terminerait la course à la première place, il en a été de même avec l’identité du troisième candidat à monter sur le podium. Ainsi l’incertitude a plané jusqu’à la divulgation en début de soirée des résultats sur qui d’entre la candidate du Front de droite, Marine Le Pen, du candidat du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, ou celui du Modem, François Bayrou, terminerait à la troisième place. Une place qui permettrait à celui ou celle qui l’obtiendrait de prétendre à peser sur le second tour et d’être le bénéficiaire de la recomposition de l’échiquier politique qui s’ouvrira au lendemain du second tour. Dans cette optique, du reste, d’éventuelles alliances à court et moyen termes et stratégies en vue des élections législatives dont la campagne électorale se déroulera entre les 10 et 17 juin 2012 sont envisagées. Il est à noter que le Conseil constitutionnel proclamera mercredi les résultats officiels de ce premier tour. Les deux finalistes entameront la campagne officielle pour le second tour le 27 avril pour l’achever le 5 mai, alors que la proclamation officielle des résultats aura lieu le jeudi 10 mai.
N. K.