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Dans les semaines qui précéderont l’élection du 18 avril, il pleuvra des torrents d’attaques médiatiques, doublés d’un parasitage par des fake news d’une violence inouïe. Il convient de se blinder pour affronter un pareil «BMS» politique.
Brusquement placée sous les feux brûlants de l’actualité internationale, l’Algérie est épiée. Le rendez-vous électoral qu’elle s’apprête à organiser, le 18 avril prochain, est scruté dans le moindre détail par les Occidentaux. Cette excessive attention souligne de ce fait, l’importance de la présidentielle algérienne, de même qu’elle renseigne sur la profondeur des reconfigurations économiques et sécuritaires à venir.
Première puissance militaire aguerrie au potentiel économique très appréciable, marché de consommation de plus de 40 millions d’habitants et le sous-sol regorgeant de ressources inestimables en gaz, pétrole, gaz de schiste et minerais, le tout doublé d’une stabilité sécuritaire jalousée, l’Algérie est le pays pivot en Afrique du Nord et au Sahel. C’est précisément dans cette région que la compétition des puissances occidentales bat son plein. Les jeux d’influence s’accentuent dans ces territoires jusque-là classés pré carré de la France qui est en train de marquer le pas face au déferlement de la Chine et l’arrivée bruyante des Américains.
Sous ce prisme des intérêts stratégiques, la présidentielle algérienne est une échéance électorale-test qui donnera le ton politique et la direction de futurs partenariats. Les convoitises et même les pressions ne manqueront pas sur cette «opulente» Algérie. Il faudra beaucoup de discernement et de vigilance pour résister aux féroces appétits occidentaux. Avis de tempête, la machine de propagande est déjà en marche! Dans les semaines qui précéderont l’élection du 18 avril, il pleuvra des torrents d’attaques médiatiques, doublés d’un parasitage par des fake news d’une violence inouïe. Il convient de se blinder pour affronter un pareil «BMS» politique.
Traumatisée par une décennie de guerre civile, l’Algérie a fait le choix de la stabilité. Et dispose de sa propre expertise en la matière. Les tensions politiques et sécuritaires intéressent au plus haut point les pays de la rive nord de la Méditerranée. Aujourd’hui, les menaces sur la sécurité ont pour noms terrorisme, trafic d’armes et de drogue, crises régionales et délitement de certains Etats comme la Libye et la majorité des pays du Sahel. La région est devenue un espace ouvert pour les mouvements terroristes et autres groupes trafiquants d’armes et de drogue, menaçant la sécurité régionale et par ricochet l’Europe et les USA.
Des fléaux transnationaux qui appellent à des réponses du même acabit. Il s’agit donc de coordonner les stratégies de lutte et de mutualiser les efforts pour l’ensemble des pays de la région et de leurs partenaires internationaux. Le futur président algérien acceptera-t-il les deals que lui proposeront ses partenaires de la rive nord? Composera-t-il avec eux et de quelle manière? Quelles concessions fera-t-il aux Occidentaux maintenant que l’Algérie s’est tournée vers l’Afrique avec comme projet la reconquête des marchés économiques? à ces considérations extérieures on en vient aux questionnements internes.
La classe politique algérienne est-elle à la hauteur des enjeux qu’on venait de citer? L’ensemble du personnel politique a-t-il une vision à long terme de l’avenir économique et social possible? Toute la question est de savoir dans quel sens ont évolué les islamistes algériens. Cela donnera une idée globale sur cette mouvance, huit années après les révoltes arabes. Muselée en Egypte, domestiquée en Tunisie et répudiée par l’urne en Algérie, cette mouvance subira-t-elle les mêmes déceptions? Quelle sera sa place et son poids dans cette joute électorale? Va-t-elle refaire les mêmes erreurs stratégiques que celles commises durant les révoltes arabes? Intéressantes interrogations auxquelles répondra la présidentielle du 18 avril.