Election présidentielle de 2014, les dits et les non-dits de sellal à sidi bel abbès

Election présidentielle de 2014, les dits et les non-dits de sellal à sidi bel abbès

La visite de Abdelmalek Sellal, mercredi à Sidi Bel Abbès, constitue-t-elle un jalon sur la voie de la prochaine présidentielle ? Les observateurs ne manqueront pas de poser cette question.

Et pour cause, le Premier ministre a évoqué cette échéance sur laquelle il n’a pas du tout été disert, jusque-là, alors qu’il n’a de cesse d’enchainer des sorties dans les wilayas. S’il en a parlé mercredi à Sidi Bel Abbès, c’est qu’il en a eu le feu vert de la part du Président ou de son entourage. C’est que, supposons –nous, la question est tranchée d’une certaine manière en haut lieu. La déclaration d’Abdelmalek Sellal vaut à la fois par ce qu’elle dit et ce qu’elle ne dit pas.

Ce qu’elle dit d’abord : « nous allons vers une élection présidentielle en 2014 » Désormais les choses sont claires : l’agenda électoral sera bel et bien respecté. Du coup, le scénario des élections qui n’auront pas lieu tombe. Un certain nombre de voix dans l’opposition soutenaient mordicus, il y a quelques semaines que le présidentielle ne se tiendra pas. C’est le cas en particulier de l’ex ministre de la Communication Abdelaziz Rahabi, à la pointe de l’opposition à un quatrième mandat de Bouteflika, lors de son passage, le mois de septembre au forum hebdomadaire de Liberté.

Un autre scénario qui tombe aussi, par déduction ; c’est la prorogation du mandat actuel pour le président de la République. Depuis au moins deux ans cette perspective est périodiquement évoquée dans la presse, autant par les observateurs de la scène politique que par des acteurs politiques qui prêtaient au pouvoir l’intention d‘accorder une rallonge de deux ans au président de la République et cela en passant bien sûr par une révision constitutionnelle via la voie parlementaire. Mais cette piste de travail a fait bondir nombre de spécialistes de droit constitutionnel qui la considère comme « illégale » expliquant que le président Bouteflika est élu dans le cadre de la constitution amendée de 2008 pour un mandat de cinq ans. Pour eux, tout changement dans ce sens doit impérativement passer par une révision constitutionnelle en bonne et due forme.

Justement, quid du travail de la commission mise en place le mois d’avril dernier ? Selon des indiscrétions, notamment les propos de Amar Saïdani, le patron du FLN cette commission aurait achevé son travail et rendu sa copie au chef de l’Etat. La question est de savoir si ce dernier ira au bout de son projet. Une question qui nous renvoie à une autre : Abdelaziz Bouteflika briguera til un quatrième mandat ? La réponse est dans la deuxième partie de la déclaration de Sellal annonçait que son gouvernement allait présenter en 2014 un bilan des trois mandats du président Bouteflika.

Selon lui, les réalisations accomplies depuis 1999 « constituent un bilan très positif et traduisent une forte dynamique” enclenchée en Algérie.“ Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika s’était engagé devant le peuple algérien à réaliser trois principaux objectifs : instaurer la sécurité, repositionner l’Algérie à la place qui lui sied parmi les nations et reconstruire les infrastructures détruites par tant d’années de terrorisme”, a souligné M. Sellal précisant que “tous ces objectifs ont été globalement atteints”.

Pourquoi un bilan des trois mandats, alors qu’une telle démarche n’a pas été faite pour les mandats précédents. De deux choses l’une : ou ces « réalisations positives » serviront d’argument et de faire valoir pour officialiser la candidature du président Bouteflika pour un quatrième mandat, ou on fait son bilan avec mise en relief des grands acquis pour lui manéger une sortie par la grande porte. Et dans ce cas, il ne briguerait pas un quatrième mandat. Et si l’entourage du président continue d’entretenir le suspense à ce propos étant donné le paramètre de sa santé, il va sans dire que les déclarations de Sallal mercredi à Sidi Bel Abbès constituent bien un début de commencement de la décantation au sujet de l’élection présidentielle.

Omar Zekri.