Election présidentielle de 2014, Jeu d’alliances et bataille de leadership

Election présidentielle de 2014, Jeu d’alliances et bataille de leadership

Bien que tardivement, la scène politique nationale commence à se chauffer en vue de la prochaine élection présidentielle, qui se présente sous une lueur de changement au vu des développements survenus au courant de cette année charnière et des enjeux qui s’éclaircissent de plus en plus.

La primeur revient cependant aux islamistes qui affichent clairement leurs ambitions présidentielles, profitant du flottement qui règne parmi la classe politique dite nationaliste, plombée par les dissensions intestines et l’absence du président de la République pour cause de maladie.



Quant aux autres formations politiques dites démocratiques et progressistes, elles ne semblent pas emballées, du moins pour le moment, par la prochaine échéance présidentielle, préférant temporiser pour mieux voir. A ce titre, les alliances commencent à émerger, certes timidement, en attendant de voir les prétendants à la Magistrature suprême se manifester sur la scène. Hormis Benbitour et le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, dont la candidature est quasiment effective, les autres prétendants, nombreux au demeurant, tardent à clamer leur candidature.

C’est le cas notamment de l’ex-trio de l’alliance présidentielle, Belkhadem, Ouyahia et Soltani, tous trois évincés de leurs partis respectifs qui attendent toujours un signal clair de Bouteflika, qui n’a pas encore dit son dernier mot.

Cette tergiversation a bien profité aux islamistes qui, depuis l’accession d’Abderezzak Mokri à la tête du Mouvement de la société pour la paix (MSP), ne cessent de se mettre sous les feux de la rampe et se frottant les mains voyant de l’échéance présidentielle de 2014, une chance inouïe pour débarquer sur le train des printemps arabes et emboîter le pas à leurs homologues de Tunisie et d’Egypte. Mais là encore, la bataille de leadership fait rage dans les coulisses.

Si Mokri se voit le candidat rassembleur de la mouvance islamiste, les Menasra, Soltani, Djaballah et Djahid Younsi pour ne citer que ceux-là, ne comptent pas rester en marge de cette dynamique. Du côté des nationalistes, l’agitation est montée d’un cran ces derniers jours, non pas pour dégager ses propres candidats, mais pour contrer la  » vague verte  » qui risque de les submerger. Ainsi, un  » Front progressiste  » composé essentiellement du FLN, du RND et du TAJ entre autres, est en voie d’être concrétisé, à se fier aux propos de Abdelhamid Si Affif, membre du Bureau politique du vieux parti.

Cette coalition politique balbutiante soutiendrait un seul candidat à la prochaine présidentielle, si Bouteflika venait à se désengager de la course. Or, là encore, la chose semble inconcevable, car la bataille de leadership qui fait déjà rage au sein même des partis nationalistes se dresserait en rempart contre toutes tentatives de rapprochement stratégique. Les observateurs doutent fortement qu’un candidat du FLN soit épaulé par le RND et vice-versa, à moins qu’un deal en haut lieu soit fomenté de manière à susciter le consensus parmi ces formations politiques connues pour leur allégeance au pouvoir en place.

Restent d’autres partis qui ne se sont toujours pas exprimés clairement sur la prochaine présidentielle, notamment le Front des forces socialistes (FFS) dont on connaît les affinités avec Mouloud Hamrouche, un autre présidentiable potentiel et le Parti des Travailleurs (PT) qui n’hésitera pas une seconde à soutenir Louiza Hanoune comme en 2009.

Par M. Ait Chabane