Election présidentielle d’avril 2019 : Qu’est-ce qui fait courir Makri ?

Election présidentielle d’avril 2019 : Qu’est-ce qui fait courir Makri ?
Écrit par Hichem Laloui

Ses réactions quasi quotidiennes sont assez violentes pour ne pas l’accuser de courir derrière un but inavoué. Depuis l’été dernier, Abderrezak Makri n’a pas cessé ses tentatives de rallier la classe politique à ses thèses.

Après l’initiative de consensus national rejeté sans ménagement par les formations politiques, pouvoir et opposition réunis, il revient au début de ce dernier trimestre avec un nouveau projet réclamant rien de moins que le report du scrutin présidentiel pour en faire une période de transition. Une fois le projet lancé et explicité, Makri a tenté à plusieurs reprises de le manager et le gérer en fonction des réactions. Mais depuis quelques semaines, le chef du MSP se livre à des attaques en règles contre quiconque oserait apporter la contradiction à son initiative. Ni Amar Ghoul, qui a lui aussi l’initiative de conférence nationale de consensus, ni le RND et encore moins les partis de l’opposition n’ont été épargnés par la foudre de Makri qui s’en prend à tous contradicteurs. Après avoir accusé Amar Ghoul de vouloir dépouiller l’initiative de consensus national, sur injonction, de son contenu, il s’en est pris violemment à Soufiane Djilali et au RCD qui ont affiché leur opposition au report de la présidentielle. Et ce, après avoir déclaré publiquement qu’il s’oppose catégoriquement à Ahmed Ouyahia. Les faits sont têtus et Makri semble être dans une posture de sous-traitant d’où son obsession à imposer son choix pour le scrutin présidentiel. Deux jours après la «tendre» réponse de Ghoul aux «mal intentions» de Makri, ce dernier ne baisse pas le ton et tente encore une autre attaque contre son ex-camarade de l’ex-Hamas. Idem contre Soufiane Djilali qu’il traite de tous les noms d’oiseaux. Dans un post publié, hier, sur sa page Facebook, le chef du MSP franchi le Rubicon et passe à l’étape de la menace si son projet est rejeté. Il s’en est pris violemment

«aux hommes du pouvoir» qu’ils accusent «de corruption, d’échec, de régionalisme et de coups bas», contrairement au MSP dont les hommes sont, selon Makri, «intègres, loyaux et propres», balayant d’un revers de main les années passées au sein du même gouvernement qu’il accuse aujourd’hui de tous les maux.

A l’adresse de l’opposition, qui, au jour d’aujourd’hui ne s’est pas exprimée directement sur l’initiative du MSP, Makri l’accuse, si elle reste encore silencieuse, de complicité avec le pouvoir. Et dans le cas où elle s’opposerait à son projet, elle devient alors, non seulement complice du pouvoir, mais également responsable de la catastrophe qu’il promet au pays si son initiative est rejetée. C’est donc à l’aune de tout cet acharnement qu’il est plausible de croire que Makri ne défend pas un projet pour, comme le dit lui-même, le bien de l’Algérie, mais bel et bien pour le compte d’intérêts occultes