Election présidentielle, Bouteflika maintient le suspense

Election présidentielle, Bouteflika maintient le suspense
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Bouteflika veut maintenir encore le suspense. Selon des sources proches de son entourage, le Président n’est guère impatient, malgré les sollicitations de ses alliés et les pressions de ses partisans à vouloir rempiler.

Selon la loi électorale, il pourra toujours rester silencieux sur ses intentions un mois et demi encore, soit jusqu’au 2 mars prochain, date butoir fixée par la réglementation pour le dépôt des candidatures et leur examen par le Conseil constitutionnel. Pour des milieux politiques, ce comportement de Bouteflika est habituel.

C’est une attitude politicienne pour les uns, un attentisme calculé pour d’autres. Ruse de guerre ou profil, le silence de Bouteflika reste énigmatique pour beaucoup de ses partisans, qui se retrouvent dans une position inconfortable face à ses adversaires, d’autant que le chef de l’Etat est en quelque retrait de la vie politique et sociale du pays notamment depuis sa maladie.

C’est cette attitude qui met dans l’embarras ses alliés politiques, qui ne savent plus comment procéder face aux premières annonces de candidatures, notamment celles des grandes pointures comme Benflis, l’ancien chef de gouvernement. C’est d’ailleurs ce facteur qui a poussé le RND à repousser la date de la session de son conseil national au 25 janvier.

Le MPA de Benyounès est allé plus loin encore en fixant vers la mifévrier la tenue de son conseil pour se prononcer sur la présidentielle. Avec la convocation du corps électoral, la précampagne a déjà commencé. Pour certains, on a déjà tracé les plans des tournées populaires, affiné les stratégies, mis au point les discours politiques et les programmes, choisi les hommes fidèles et loyaux et désigné les plus proches collaborateurs et autres conseillers.

Benflis, comme Benbitour, pour citer les candidats indépendants, semblent avoir quelques longueurs d’avance sur les autres, qui comptent sur leurs partis politiques dans l’organisation d’une campagne aussi longue et aussi chère. Il est vrai que Bouteflika n’aurait aucune peine à réunir les 600 signatures d’élus locaux et régionaux ou de députés dans les 25 wilayas.

Comme il n’aurait pas besoin de longues semaines pour mettre en place sa direction de campagne avec son personnel, ainsi que la logistique nécessaire pour répondre aux charges et autres besoins. Ses trois mandats, en plus des partis politiques traditionnels qui l’ont accompagné durant son règne, lui facilitent grandement la tâche. Mais le gros problème réside dans son silence sur ses intentions réelles. Il est inimaginable qu’aucun chef de parti parmi les plus proches, comme Bensalah, n’ait souhaité poser la question.

Qui empêcherait Bensalah, par exemple, à demander une audience au chef de l’Etat pour lui poser la question et attendre des réponses claires qui faciliteraient aussi bien ses discours, en tant que deuxième personnage de l’Etat, que la démarche à suivre de son parti le RND. Il en est de même pour Saâdani du FLN, qui crie sur tous les toits que Bouteflika serait son candidat. Aujourd’hui, il semble que Bouteflika va garder le silence et maintenir le suspense encore longtemps, au grand dam de ses alliés. A moins que…

H. R.