Si l’élection présidentielle vient d’être à peine engagée dans les faits avec la convocation du corps électoral, la mise en place des différentes commissions de surveillance et le retrait des formulaires des signatures individuelle, dans l’univers virtuel de la Toile, la course bat déjà son plein.
Signe de cet emballement, la réaction des facebookers à nos articles sur les candidatures du président Bouteflika et Ali Benflis. Ainsi notre article « Bouteflika candidat à sa propre succession » donné en exclusivité le 16 janvier à 22h10 a atteint le chiffre astronomique de plus de 300.000 lecteurs sur Facebook. Un record absolu depuis la création d’Algérie1 qui a eu pourtant à gratifier ses lecteurs d’autres exclusivités.
En revanche, la candidature d’Ali Benflis, a recueilli à peine 500 lectures sur Facebook. Bien évidemment, ces taux de lecture, pour l’un et l’autre des deux candidats n’a pas valeur de sondage, en supposant que sur d’autre sites le gap pourrait être inverse, mais ces chiffres méritent d’être interrogés.
Pourquoi l’article sur l’ex chef du gouvernement, annonçant sa candidature, n’a eu droit qu’à 500 lectures ? Son retour sur la scène politique avec une présence massive et régulière dans les médias va incontestablement faire bouger les chiffres à la hausse. Mais, le peu d’intérêt suscité par sa candidature est certainement lié à son absence prolongée de la scène politique. Depuis 2004, dâte de son retrait, à la suite de sa défaite aux présidentielles, Ali Benflis s’est muré dans un silence absolu, préférant vaquer à ses occupations personnelles loin du tumulte politique et de la cuisine peu ragoutante mijotée par le FLN.
Mise à part quelques apparitions physiques « mondaines », ou encore la publication d’un livre hommage au Moudjahid qu’était son défunt père, Ali Benflis a totalement disparu des écrans radars depuis dix ans. Dix ans d’absence en politique, où l’occupation de la scène est un ressort puissant, ça équivaut à une mort médiatique.
On comprend aisément pourquoi la candidature de Benflis ne parle pas au facebookers qui n’avaient que dix ans au moment où il avait « quité la table ». C’est dire le travail immense qui attend son équipe de campagne pour le ressusciter dans les médias et lui donner surtout une présence et une épaisseur sur la Toile qui est un vecteur déterminant.
Pourquoi, en revanche, l’article sur Bouteflika a pulvérisé les taux de lectures. Il y a d’abord, son caractère d’exclusivité mais surtout son contenu qui tranche. Car jusque-là la candidature de Bouteflika à la présidentielle était plus synonyme d’interrogations et de négations, pour utiliser le langage de la syntaxe.
Algérie1 est le premier à « faire bouger les lignes » en donnant pour sûre cette candidature, « à moins d’un bouleversement extraordinaire et inattendu ». Mise à part « l’exclu », ce chiffre est lié à la personne de Bouteflika qui polarise l’attention de l’opinion depuis quinze ans. Pendant ses trois mandats, il s’est arrangé pour occulter les autres acteurs politiques pour être le personnage central de l’échiquier politique.
Sa maladie et toutes les interrogations qu’elle a alimentées, depuis des mois notamment la possibilité de le voir postuler un quatrième mandat, y est aussi pour beaucoup dans l’emballement de la Toile, le concernant. A plus forte raison quand il s’agit d’une information qui donne pour affirmative sa candidature.
