Élection présidentielle 2019: Hanoune dénonce la corruption dans la collecte des signatures

Élection présidentielle 2019: Hanoune dénonce la corruption dans la collecte des signatures

Alors qu’elle relève une “confusion et des convulsions”, sur le plan politique, Louisa Hanoune, dont le parti n’a pas encore tranché la question de sa participation ou non au prochain scrutin, a pris ses dispositions en procédant à la collecte des signatures. Sauf que l’opération ne semble pas avoir été une simple sinécure puisqu’elle a permis au parti d’observer certaines pratiques qui n’augurent pas d’un scrutin libre et transparent. “Sans surprise, nous avons enregistré que la corruption politique explose à travers l’achat et la vente des signatures autant des élus que des citoyens.

De même, nous avons enregistré des pressions exercées par certains responsables au niveau des wilayas pour obliger les élus, hors les partis de l’Alliance, à ne pas signer pour d’autres candidats et à signer au profit de Bouteflika qui n’a pas encore annoncé sa candidature”, a révélé, hier à Alger, Louisa Hanoune lors d’une allocution à l’ouverture d’une session ordinaire du bureau du parti de la wilaya d’Alger. Il reste que certains élus n’ont pas cédé

à ces pressions. “Mais on a enregistré des résistances, pas seulement nos élus, mais ceux d’autres partis, des résistances à ce cours totalitaire et de décomposition”, dénonce-t-elle. Même si la décision finale échoit au comité central qui se réunira à la fin du mois en cours, la SG du PT rapporte que les rapports au niveau de la base dégagent “un rejet quasi unanime du maintien du statu quo” et de la “défiance vis-à-vis du scrutin”, entre autres.

“Déjà les pratiques mafieuses qui entourent l’opération de collecte des signatures et l’attitude de certains responsables de l’administration locale indiquent que ce système est irréformable de l’intérieur, incapable de se régénérer, car en totale décomposition à cause du mélange de l’argent et des affaires, d’un côté, avec la politique et les institutions, de l’autre, des hommes d’affaires oligarques prédateurs investissant déjà la campagne électorale pour imposer le maintien du statu quo”, observe-t-elle. Quelle que soit la position qu’aura à adopter le parti, Louisa Hanoune assure que, concernant la définition du régime et les institutions à mettre en place, le PT sera dans la campagne politique pour l’élection d’une Assemblée constituante comme “instrument pour opérer la rupture réelle avec le système en place”.

“On parle de vraie rupture, pas de slogan creux”, insiste-t-elle, comme pour lancer une pique au candidat Ali Ghediri qui prône la rupture. Aussi, soutient-elle que son parti n’a enregistré, à ce jour, “aucun programme électoral, ni aucun discours électoral porteur de solutions véritables conformes aux intérêts da la nation (…)”. Autre critique : “La position à l’égard de l’offensive américaine contre le Venezuela est une ligne de démarcation et cela concerne évidemment les candidats à l’élection. Car tout candidat qui justifie sous quelque prétexte que ce soit cette agression ou qui se tait équivaut, à notre avis, à une offre de service aux puissances, ou à tout le moins à une volonté de ne pas gêner leur plan.”

Par ailleurs, évoquant la “cabale” menée contre la ministre de l’Éducation, Louisa Hanoune s’est interrogée sur le sens à donner au silence de la Présidence et du gouvernement. “Le silence des autorités est très douteux. Il confirme que le système en place porte en son sein l’obscurantisme et la régression (…) il est le premier à instrumentaliser la religion à des fins politiques et il est responsable de la propagation, même si c’est limité, des expressions de xénophobie.”

Karim K.