Election présidentielle 2014, Pourquoi pas Bouteflika?

Election présidentielle 2014, Pourquoi pas Bouteflika?

C’est cet homme-là que les Algériens ont la chance d’avoir porté à la tête de leur pays

Les observateurs avertis savent que le Président Bouteflika n’a plus besoin d’une campagne électorale conventionnelle. La majorité des électeurs lui est acquise. Il a suffi qu’il murmure, à Sétif, son choix d’électeur aux dernières législatives pour que la majorité des Algériens le suivent et votent pour le FLN…

C’est reparti! L’orchestre s’est remis en place. Prêt à jouer la partition. Toujours la même. Jeudi dernier, plusieurs médias étrangers, français notamment, ont été affirmatifs. Ils nous «informent» que notre président de la République «veut se représenter». Les plus «informés» ajoutent une variante, «il veut prolonger son mandat de deux ans», titrent-ils. Quand on lit, aucune trace d’informations. Que des supputations qui s’appuient sur le récent remaniement du gouvernement. Ou des décisions touchant des services de l’institution militaire. C’est tout. Cela suffit à ces médias pour rendre affirmatives leurs supputations. Pourquoi? C’est l’institution militaire elle-même qui donne la réponse. Cela «participe d’une volonté de semer le trouble, de tromper l’opinion publique» est-il écrit dans l’éditorial de la dernière livraison de la revue El Djeich. En effet, les mêmes décision peuvent traduire un souci d’offrir de meilleures garanties d’impartialité pour les prochaines élections préparées par un gouvernement formé de technocrates.

Les vieilles dames

Ou, s’agissant de l’institution militaire, d’une simple procédure de mise en conformité avec la levée de l’état d’urgence. Il faut peut-être rappeler que le Conseil des ministres qui avait adopté cette levée avait confirmé, dans son communiqué, que «la conduite et la coordination des opérations de lutte contre le terrorisme et la subversion sont prises en charge par l’état-major de l’ANP». C’était en février 2011. D’autres se sont faits l’écho d’une hypothèse par trop hâtive. Une hypothèse selon laquelle, un amendement serait en préparation pour transformer le mandat présidentiel en septennat. Ce qui rallongerait, selon les auteurs de cette hypothèse, le mandat actuel du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, de deux années. Et de déduire que la présidentielle prévue en avril 2014 n’aura pas lieu. Tant pis pour la non-rétroactivité des lois. Comme on peut le constater, les assertions de «candidature» et de «prolongation» sont, comme l’a si bien précisé l’éditorialiste d’El Djeich, sans fondements. Les médias nationaux de l’opposition qui les avancent sont dans leur rôle. Pas les médias étrangers qui se font un malin plaisir de les reprendre. Des médias étrangers qui feraient mieux de défendre les vieilles dames victimes «d’abus de faiblesse». En réalité, c’est la personnalité du Président Abdelaziz Bouteflika, qui les irrite au plus haut point. C’est sa grande expertise, reconnue par tous les dirigeants du monde, qui les indispose. Elle ne laisse aucun champ libre aux manigances. C’est lui qui, président de l’Assemblée générale de l’ONU, avait imposé à la tribune le leader palestinien Yasser Arafat alors même que ni son peuple ni son pays n’étaient inscrits sur les tablettes de l’organisation. C’était le 13 novembre 1974. C’était 38 ans avant le statut d’observateur accordé à «l’Autorité palestinienne» qui a permis, jeudi dernier, à Mahmoud Abbas de faire son discours. Yasser Arafat était à cette époque «président du comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP)». Son discours, ce jour-là, est resté gravé dans l’histoire de la politique internationale. C’est dire tout son poids sur le plan international. Tout le respect aussi.

La «rotation» du fauteuil

Ce qui explique pourquoi plusieurs chefs d’Etat le sollicitent pour des conseils. C’est cet homme-là que les Algériens ont la chance d’avoir porté à la tête de leur pays. C’est cet homme-là qui a accepté la lourde charge tout en sachant que des quatre présidents qui l’avaient précédé depuis l’ouverture démocratique, un (Boudiaf) avait été assassiné et deux autres (Chadli et Zeroual) avaient démissionné.

Un défi qu’il a relevé au grand bénéfice de l’Algérie et des Algériens. Son bilan est remarquable.

Depuis son arrivée, l’Algérie a retrouvé la paix après une décennie d’horreurs. Une paix si bien consolidée qu’elle a permis de protéger le pays du «printemps arabe» et de confirmer ainsi sa stabilité dans un environnement régional en pleines turbulences. Il a sauvé l’Algérie des fourches du FMI et d’autres créanciers en remboursant par anticipation, en 2006, la dette extérieure du pays. A l’idée de ce que vivent des pays comme la Grèce, les Algériens imaginent facilement ce à quoi ils ont échappé. En parallèle il a mené une politique de relance économique de grande envergure. Barrages, routes et autoroutes, chemins de fer, habitat, etc. Il serait trop long d’énumérer tous les grands travaux structurants que le pays lui doit.

Ce qui se traduit, en plus visible, dans la vie quotidienne des Algériens par une distribution d’eau potable comme ils ne l’avaient jamais connue. Par des distributions de logements par centaines de milliers, sans bourse délier, aux citoyens les plus démunis, comme aucun pays au monde ne l’a fait.

Par des aides à la création d’entreprises sans intérêts pour les jeunes sans emploi. Par la multiplication des campus universitaires permettant l’accès et la facilitation (oeuvres universitaires) aux études supérieures à tous les enfants de ce pays sans distinction de revenus. L’espace de nos colonnes ne suffirait pas. Il suffit de rappeler qu’aucun de ses adversaires ne s’est aventuré à l’attaquer sur ce terrain. Ils lui reprochent sa «longévité». Ils veulent une «rotation» du fauteuil. L’avis du peuple? Ils esquivent la réponse par la rengaine de «fraudes électorales». Pourtant, tout le monde connaît la valeur du «test du 5 juillet».

Ces dizaines de milliers de jeunes, très représentatifs de la société algérienne, qui ne ménagent personne, l’accueillent toujours chaleureusement. «Hacha Bouteflika!» c’est ainsi que les jeunes lui témoignent leur respect lorsqu’en aparté qu’ils critiquent des responsables. Pour toutes ces raisons et à quelques encablures de l’élection présidentielle, les candidats ne se déclarent toujours pas. Ils attendent de savoir si le Président Bouteflika annonce, ou pas, sa candidature. C’est tout dire! Les observateurs avertis savent qu’il n’a plus besoin d’une campagne électorale conventionnelle.

La confiance de la quasi-totalité des électeurs lui est acquise. Il a suffit qu’il murmure, à Sétif, son choix d’électeur aux dernières législatives pour que la majorité des Algériens le suivent. C’est ainsi que le FLN s’est retrouvé à la première place à l’APN. Autant de preuves palpables que connaissent bien ses adversaires. Tellement bien qu’ils prennent le chemin du pouvoir par l’autre bout en tentant de «semer le trouble et tromper l’opinion publique» comme l’a si bien écrit l’éditorialiste d’El Djeich. Ce à quoi se prépare «l’orchestre» qui se met en place. Une partition à faire «danser» dans tous les sens les Algériens.

Dans le sinistre dessein de les voir rejoindre les pays du «printemps arabe» à la prochaine mandature. Nous empruntons, pour terminer, la déclaration, mardi dernier, du secrétaire général de l’Ugta, Sidi Saïd. «Le Président Bouteflika a bénéficié, bénéficie et bénéficiera toujours de notre soutien. Ce n’est pas une tare, au contraire!» a-t-il asséné. Une devise de tous les Algériens qui aspirent à la paix, à la stabilité et au progrès. De tous ceux qui ne veulent jouer le risque de l’aventure. Encore faut-il que le Président Bouteflika soit d’accord!