Elargissement des consultations sur les réformes politiques,Un débat national se prépare

Elargissement des consultations sur les réformes politiques,Un débat national se prépare

A son retour de la wilaya de Tamanrasset, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika aurait chargé ses collaborateurs d’entamer la préparation d’un débat national autour des réformes politiques «globales» qu’il a qualifiées de nécessaires dans un message qu’il a adressé le 19 mars dernier, a-t-on appris de sources bien informées.

Cette décision coïncide avec le deuxième anniversaire de sa réélection à un troisième mandat (9 avril 2009-9 avril 2011). Cependant, lors de ce débat qui regroupera les différentes sensibilités politiques, des personnalités nationales, des académiciens, la priorité sera donnée à la révision du texte fondamental de la République (la Constitution), car la dissolution de l’Assemblée populaire nationale (APN) n’a pas encore été décidée, ce qui nécessitera l’organisation d’élections législatives anticipées.

Dans ce cadre, le Premier ministre Ahmed Ouyahia, dans son intervention à l’ENTV, s’est opposé la semaine dernière à la proposition de l’ancien SG du FLN Abdelhamid Mehri (sans le citer) portant «organisation d’un congrès national rassembleur». Il est à rappeler que le patron du FFS, Hocine Aït Ahmed, avait soutenu le message de Mehri.

Jeudi dernier, à l’occasion de l’ouverture de la 4e session du conseil national de son parti, le secrétaire général du RND a déclaré : «Au Rassemblement, nous sommes ouverts à tous les débats et nous serons partisans de toutes les réformes, y compris politiques».

Cependant, il a indiqué que sa formation politique s’oppose avec «conviction» à toute démarche politique «de nature à semer de nouveau la division au sein de la société», alors qu’il avait déclaré qu’il n’y avait pas de crise politique en Algérie mais une ébullition sociale.

Il est évident que le chef de l’Etat a bien décidé de tenir un débat national et ne pas se contenter de consultations au sommet de l’Etat. Pour rappel, il avait tenu plus de quatre réunions de concertations qui ont regroupé, notamment le président du Conseil constitutionnel, Boualem Bessaiah, les présidents des deux chambres du Parlement, Abdelkader Bensalah et Abdelaziz Ziari, le Premier ministre Ahmed Ouyahia et le ministre d’Etat, représentant personnel du président Bouteflika, Abdelaziz Belkhadem.

Toutefois, selon les mêmes sources, le président de la République présentera sa feuille de route, car comme le stipule la Constitution, la révision de ce texte est une prérogative du chef de l’Etat. A cette occasion, il présentera les points à réviser dans la Constitution.

Il s’agit notamment de la clarification du système, la séparation des pouvoirs, ce qui veut dire épurer les missions, les fonctions et les prérogatives des différentes autorités (présidentielle, exécutive et législative). D’autre part, la date de l’annonce n’est pas encore fixée.

Le chef de l’Etat a deux dates importantes pour ce mois en cours. En premier lieu, il est question du 9 avril, deuxième année de sa réélection. Mais le Président ne s’est pas encore adressé à la nation dans un discours télévisé. Une autre date où le Président Bouteflika prononcera probablement un discours est celle du 16 avril, date d’ouverture de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique» qui coïncide avec la Journée du savoir.

Dans ce cadre, la ministre de la Culture, Khalida Toumi, qui intervenait en marge d’une séance plénière du Conseil de la nation consacrée aux questions orales, a affirmé que «le président de la République présidera en personne l’ouverture de cette manifestation prévue le 16 avril à Tlemcen». Par ailleurs, on ne sait toujours pas si la révision du texte fondamental de la République sera soumise à un référendum ou, avec l’organisation d’un débat national, le projet sera soumis à l’actuel Parlement.

Un choix qui ne sera pas le bienvenu chez quelques formations politiques, à l’instar du PT, FNA et RCD, qui ne croient pas à la légitimité de l’actuelle Assemblée populaire nationale. En 2008, quand le Président Bouteflika a soumis la révision de la Constitution au Parlement, il avait parlé d’une révision profonde qui sera soumise au peuple.

Nacera Chenafi