Élargissement de la participation politique de la femme, Mme Nouara Saâdia Djaâfar : “L’Algérie veut vulgariser son expérience”

Élargissement de la participation politique de la femme, Mme Nouara Saâdia Djaâfar : “L’Algérie veut vulgariser son expérience”
elargissement-de-la-participation-politique-de-la-femme-mme-nouara-saadia-djaafar-lalgerie-veut-vulgariser-son-experience.jpg

La ministre déléguée chargée de la Famille et de la Condition féminine, Mme Nouara Saâdia Djaâfar, a affirmé, hier à Alger, que l’Algérie « tend, à travers l’organisation vers la fin de l’année, de la 4e conférence de l’Organisation de la femme arabe (OFA), à faire connaître son expérience exceptionnelle en matière d’élargissement de la participation de la femme à la vie politique ».

Dans une déclaration peu avant le début des travaux de la réunion à huis clos du Conseil exécutif de l’OFA en prévision de la 5e session du Haut conseil prévu mercredi, Mme Djaâfar a indiqué que la tenue de « cette conférence offre à l’Algérie l’occasion de faire connaître les différentes décisions prises en faveur de la promotion de la femme sur la scène politique à travers la loi relative à l’élargissement de sa participation aux assemblées élues ». L’Algérie espère « élargir cette expérience exceptionnelle à toutes les sociétés arabes », a-t-elle précisé, ajoutant que la conférence « verra la présentation de l’expérience de l’Algérie en matière de promotion des actions de la femme dans différents domaines ». Parmi les thèmes sur lesquels planchera la conférence, « l’entrepreneuriat et les femmes d’affaires dans le monde arabe ».

Le Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, avait souligné à maintes reprises l’importance qu’accorde l’Etat au rôle « primordial » de la femme et à sa promotion dans divers domaines, notamment au volet économique. Concernant la réunion du Conseil exécutif de l’organisation, Mme Djaâfar a précisé que l’ordre du jour de la réunion « reflète la volonté des pays arabes de permettre à la femme d’occuper la place qui lui revient au sein de nos sociétés ». Les participantes examineront les décisions à soumettre au Conseil supérieur de l’OFA prévu mercredi, dont la question de l’organisation de cette conférence par l’Algérie.

Femmes candidates

Éviter le faire-valoir

La poussée de la femme dans les espaces publics est indéniable. Certains corps de métier offrent une structure par sexe nettement en faveur des femmes. L’éducation nationale, la santé, l’administration en général sont en effet largement prises en main par la gente féminine… d’autres corporations se féminisent tels les médias, les douanes, la magistrature. Et cette percée irrésistible atteint même les métiers dits d’homme, chauffeur de taxi, pilote, chef de chantiers, ceci sans parler des professions libérales ou celles encore plus significatives des femmes managers qui ont décidé de pousser plus en avant cette logique d’autonomie. En cette année du cinquantenaire de l’indépendance, on ne peut faire semblant d’oublier que la femme n’a pas attendu l’autorisation de l’homme pour défendre par les armes son honneur et participer activement à la libération du pays. Chaque région, chaque ville et chaque dechra nourrit ses souvenirs de ces femmes-courages qui ont construit, tissé même, ces bases de repli, de soutien et d’acheminement de vivres, de médicaments pour les maquis. Comment expliquer alors cette amnésie vis-à-vis de l’histoire et cet autisme face à la réalité, une réalité qui s’impose pourtant au simple regard sans que l’on ait besoin de faire appel à de savantes et ardues statistiques ?

Fin 2011, la nouvelle loi organique relative à l’élargissement de la représentation des femmes dans les Assemblées élues corrige, en quelque sorte, un déni social et historique…

Encore faudrait-il que ces dispositions qui élargissent l’horizon des femmes dans les espaces publics ne soient pas vidées de leur substance et détournées pour le seul confort des «lobbies» qui œuvrent en souterrain dans nombres de partis politiques. Si le législateur a négocié avec les «pesanteurs locales» pour faire passer ces clauses qui instituent des taux de représentativité féminine en fonction du nombre d’habitants par régions, reconnaissons au moins qu’il s’agit là d’un «petit pas pour l’homme» qui prépare, à terme, l’ouverture sans discrimination aucune, dans un futur que l’on espère proche, totalement ces espaces sans le verrou du sexe ou de la région.

Les prochaines listes des candidats doivent tenir impérativement compte, sous peine de rejet, de cette arithmétique. 20% de femmes lorsque le nombre de sièges dans la circonscription est égal à 04, un 30% pour un nombre de sièges égal ou supérieur à 05, 35% pour 14 sièges et plus, 40% lorsqu’il s’agit de 32 sièges et plus et, enfin, un taux de 50% pour les sièges réservés à la communauté nationale à l’étranger. Hélas ,même si la loi a pris des précautions pour que les femmes élues ne soient pas dépossédées de leur victoire en instituant des mécanismes qui garantissent par exemple qu’un remplacement d’un député ne peut se faire qu’au profit du député du même sexe… c’est en amont, que le risque est potentiel.

En fait, les partis politiques, tous les partis politiques qui vont participer aux élections du 10 mai prochain sont face à une responsabilité non seulement vis-à-vis de la société, mais également vis-à-vis de l’histoire.

Il n’échappe à personne que la forte participation des partis politiques aux prochaines élections peut avoir pour conséquence un émiettement des voix, et au final, comme c’est souvent le cas, les candidats placés dans les premières positions ont plus de chance de se retrouver à l’hémicycle que ceux du milieu ou de la fin de liste. Evidemment, en matière de marketing politique, la tête de liste a un rôle catalyseur, fédérateur, et le parti s’appuie naturellement sur le premier de la liste dans cette course au palais Zighoud-Youcef.

C’est dans cette subtilité que les électeurs auront a jauger et à juger du désir des partis politiques à jouer sans restriction et sans ruser la carte de la modernité. Le femmes doivent participer à la gestion des affaires publiques et ne pas servir à compléter des listes électorales.

M. Koursi