Le fonds de pension alimentaire pour les femmes divorcées « doit être élargi » pour faire bénéficier les enfants orphelins et ceux dont le père est infirme, a estimé, mardi à Constantine, une universitaire lors d’une conférence portant sur le thème « La femme dans la législation algérienne ».
L’universitaire Zahra Benabdelkader a précisé que des « réflexions doivent être lancées pour inclure, aux bénéficiaires de cette pension, les enfants orphelins et ceux dont le père est malade et ne peut subvenir aux besoins de sa famille », jugeant nécessaire que cette catégorie de mineurs ait « le même soutien financier que celle dont les parents sont divorcés ».
Mme Benabdelkader a, dans ce contexte, ajouté que la réalité sur le terrain « prouve que les mineurs orphelins rencontrent de nombreuses difficultés », ce qui engendre, a-t-elle souligné, « des situations difficiles aux conséquences sociales et psychologiques négatives ».
La conférencière a également estimé que la réalité dans la prise en charge des femmes divorcées sans ressources financières demeure « en deçà des espérances », soulignant que 20.000 femmes exerçant le droit de la garde ont été « sanctionnées » et donc exclues de ce fonds.
Elle a expliqué qu’en vertu de l’article 15 de la loi du fonds de la pension alimentaire, la nouvelle disposition n’est pas applicable aux montants de la pension alimentaire fixés par jugement antérieure, soit avant l’entrée en vigueur de cette loi (4 janvier 2015).
Affirmant que le fonds de la pension alimentaire vise à préserver la dignité des femmes exerçant un droit de garde, l’universitaire a appelé à « diversifier les ressources » de ce fonds, suggérant des taxes sur l’acte de mariage et l’extrait de naissance.
La conférencière a également appelé à instaurer les « mécanismes juridiques nécessaires permettant à l’Etat de réclamer les redevances financières versées aux femmes divorcées, par des ex-conjoints, soulignant que la pension alimentaire doit être perçue comme « dette civile à réclamer ».
A l’initiative de la faculté de la chariâa et l’économie de l’université des Sciences islamiques Emir Abdelkader, la rencontre a donné lieu à plusieurs communications autour de thèmes inhérents à « l’impact de l’amendement du code de la famille », « la participation de la femme dans la vie politique et le droit de la femme dans le travail ».