El waziaa, un rituel communautaire bien ancré dans le nord de Sétif

El waziaa, un rituel communautaire bien ancré dans le nord de Sétif

Les habitants de la région nord de Sétif conservent intacts les rituels de la fête du Mawlid Ennabaoui depuis des siècles, notamment la « waziaa », fête communautaire qui a rassemblé dimanche une grande foule de citoyens de Bougaa et des thermes des environs.

Ce rassemblement festif conserve encore une symbolique forte de solidarité, consacrée par la présence de familles entières dans une ambiance de joie et d’allégresse, surtout pour les enfants qui assistent à l’immolation de bovins dont la viande sera équitablement répartie à 610 familles dans le besoin. Les habitants des localités de Hassouna, Bouchegouf, El Aach et autres lieux-dits de la région de Bougaa ont versé une contribution de 1.000 DA par foyer pour l’achat des bêtes à sacrifier à cette occasion, perpétuant ainsi une tradition fondée par les ancêtres pour renforcer la cohésion sociale et la solidarité entre toutes les catégories de la société.

La préparation de la « waziaa » donne lieu à des quêtes au cours desquelles sont données des conférences et prononcés des prêches édifiants qui mettent en exergue les vertus sociales de l’Islam comme la tolérance et la solidarité et la compassion envers les plus défavorisés.

La « waziaa » consiste essentiellement à faire en sorte que chaque foyer dispose de viandes pour le repas de la fête du Mawlid Ennabaoui. Il arrive aussi que d’autres produits alimentaires, notamment de la semoule, de l’huile, des conserves, du sucre et du café, soient distribués dans chaque foyer.

Dans la région de Bougaa, la « waziaa », qui se tient lors des principales fêtes religieuses ou profanes, revêt le cachet d’un quasi « sacerdoce » fondé sur le principe de la solidarité avec les plus défavorisés, car dans les communautés traditionnelles, la prise en charge par la collectivité des plus pauvres est le fondement de la cohésion sociale.

Après avoir été quelque peu oubliée durant les dernières décennies, en raison de la situation sécuritaire notamment, la waziaa revient de plus en plus, à la faveur du retour de nombreuses familles dans leurs localités d’origine.