El Tarf: Les conserveries de tomate industrielle et les problèmes de cette filière

El Tarf: Les conserveries de tomate industrielle et les problèmes de cette filière

A.Ouélaa

El Tarf: Les conserveries de tomate industrielle et les problèmes de cette filière

Dans une rencontre initiée par le premier responsable de la wilaya, en présence du P/APW, avec les professionnels de la filière tomate, tenue lundi au siège de la wilaya, les concernés, en l’occurrence le président de cette filière, Berkane Azeddine, les conserveurs, le S/G de l’UNPA, à l’approche de la campagne tomate, ont mis le doigt sur la plaie pour dénoncer les dangers qui guettent cette filière dans une région considérée comme pionnière dans cette culture, avec une couverture de plus de 50% des besoins du pays en concentré de tomate.

Parmi justement ces aléas, il y a les dettes des conserveurs auprès de la BADR et des agriculteurs.

Les conserveurs, pour ceux qui ont fait campagne, au nombre de quatre sur les huit, peinent à écouler leurs stocks. Chose qui leur permet d’honorer leurs créances auprès de la BADR et payer les agriculteurs. Par contre, deux conserveries dont l’une a fait l’objet de saisie par la banque ont eu des crédits mais n’auraient rien fait avec. Une autre conserverie acquise pratiquement en ruine que son gérant va rénover peine aussi à obtenir un crédit auprès de la banque. Ce même gérant qui a énormément investi dans la région pour la création de plusieurs unités agricoles comme les équipements agricoles et le montage de tracteurs, fait face à de nombreux blocages qui l’empêchent de concrétiser ses projets et par ricochet la création d’emplois.

Le triple concentré importé de pays étrangers à coup de devises a mis à mal la filière tomate, dans la mesure où il y a un surplus de production.

En effet, avec des besoins en concentré de tomate estimé à 90.000 tonnes, la production actuelle a atteint les 180.000 tonnes. D’où une problématique pour exporter le surplus et l’autre concerne la vente sur le marché national. En ce sens, les professionnels de cette filière ont demandé tout simplement la suspension de l’importation du concentré de tomate. Les professionnels de cette filière ont demandé à la BADR un peu de souplesse et un rééchelonnement des créances des conserveurs. Ces derniers ont donné un rapport sur le calvaire qu’ils endurent au wali qui leur a promis de le transmettre aux plus hautes autorités du pays.

Pour rappel, au moment où l’Etat a mis en place un dispositif d’aide à cette filière, en 2013, coïncidant avec la fermeture de nombreuses conserveries, l’importation du triple concentré à outrance a permis de réaliser de bonnes affaires pour ceux qui faisaient passer la tomate importée avec la tomate locale, avec un simple jeu d’écritures dans la paperasse pour bénéficier des aides de l’Etat, soit plusieurs milliards à chaque campagne. En somme, un trafic de haute voltige comme cela s’est fait avec le blé tendre importé. Enfin, les services agricoles prévoient 7.000 ha pour la prochaine campagne tomate industrielle.