El-Oued: rush sur les plantes et épices nécessaires à la préparation d’El-Ouazouaza

El-Oued: rush sur les plantes et épices nécessaires à la préparation d’El-Ouazouaza

EL-OUED – Les boutiques de plantes médicinales et aromatiques installées dans plusieurs quartiers d’El-Oued font ces deniers temps bonne recette, vu le rush des clients venus se procurer des plantes aromatiques entrant dans la préparation de la boisson locale dénommée El-Ouazouaza.

Appelée Ouazouaza dans la région d’El-Oued, El-Deffi dans celle voisine de Ouargla et d’autres régions du Sud, ou Gataâ El-Berd à Laghouat, ce breuvage, à l’origine très ancienne, est pratiquement préparé pour le mois sacré de Ramadhan, coïncidant cette année avec la période des fortes chaleurs, pour étancher la rude soif et revigorer le corps humain.

Nombreux sont les hommes et femmes, notamment ceux détenant de riches connaissances et recettes en matière de phytothérapie, qui se rabattent ces jours-ci sur les boutiques et étals de marchés, à la recherche de plantes constituant les ingrédients de préparation de cette boisson, se prescrivant, eux-mêmes, le dosage des plantes médicinales et aromatiques.

El-Ouazouaza, dont le nom renvoie à son goût âpre s’impose en période des fortes chaleurs à El-Oued, narguant les grandes marques locales et mondiales de boissons juteuses et gazeuses, car riche, selon les connaisseurs, en substances nutritives extraites, à partir d’infusion ou d’ébullition, de la camomille et du thym, outre une quarantaine d’autres plantes, composant la recette ‘‘made-in’’ locale de la boisson.

Une boisson aux diverses plantés revigorantes

S’agissant de la préparation de la boisson, Cheikh Abdallah, un herboriste au marché d’El-Oued, a mis l’accent sur la nécessaire connaissance des herboristes en matière de composition, d’adaptation, de posologie et des effets secondaires des ‘‘overdoses’’ de plantes, endémiques du Sahara algérien, pour ne pas exposer la santé du consommateur au danger.

Cheikh Abdallah a jugé préférable l’infusion d’une quarantaine d’espèces végétales, médicinales et aromatiques, dont la camomille, l’herbe de grâce ou péganion, le gingembre, les clous de girofle, le poivre noir, les graines de coriandre, le réglisse, ainsi que d’autres substances.

Mme Fedjra, une octogénaire jouissant de plus de 40 ans d’expérience dans l’élaboration d’El-Ouazouaza, a, de son côté, exigé des poignées allant de 25 à 50 grammes de chaque plante, lavée au préalable, à mélanger puis envelopper dans une bourse en étoffe de linge blanc propre appelée Sorra ou Hezma, avant de l’imbiber dans un récipient de 10 litres d’eau couvert pour une durée de 12 heures.

L’opération, explique Mme Fedjra, est répétée trois fois jusqu’à épuration des plantes de toute impureté, avant de les replacer dans une quantité similaire d’eau douce en y ajoutant, pour sucrer l’extrait, d’un kilogramme de datte diluées dans de l’eau pour obtenir un jus de datte connu sous le nom de Merissa, et ensuite fermer  le récipient pendant 24 heures, période nécessaire à l’interaction des plantes et à l’extraction d’une boisson succulente.

Des vertus thérapeutiques avérées d’El-Ouazouaza

Mme Yamina, une octogénaire explique la différence des saveurs que donne cette boisson, d’une préparation à une autre, par le dosage des ingrédients, soit en rajoutant de la plante dite Harmel pour obtenir le goût âpre, soit des dattes pour la saveur sucrée, soit du gingembre pour le côté piquant.

Une thèse étayée par Mme. Dziria, sexagénaire, qui estime que le goût dépend énormément de la composition des plantes utilisées.

Abdenacer El Bahi, herboriste et phytothérapeute, a, après avoir reconnu les bienfaits de ce breuvage, a soutenu  que cette boisson possède de nombreuses vertus thérapeutiques contre de nombreuses pathologies, notamment au plan gastrique et immunitaire. Toutes ces raisons font que la vente de cette boisson prospère en été dans les marchés de la wilaya d’El-Oued où elle attire de nombreux adeptes, surtout en cette période de Ramadhan.