Le secrétaire général du mouvement El Islah a affirmé, hier, que le rapport de la mission d’observation européenne sur les législatives du 10 mai, et qui sera rendu public aujourd’hui, ne fera que conforter les pouvoirs publics dans leur immobilisme.
Il n’a pas raté également l’occasion pour tirer à boulets rouges sur le gouvernement «amorphe» en tête responsable, selon lui, de tous les maux aussi bien sur le plan politique que social que vit actuellement le pays.
Un pays «bien malade» et ce ne sont pas les exemples qui manquent, soulignera Hamlaoui Akkouchi, secrétaire général d’El Islah, qui s’exprimait hier, lors d’une conférence de presse animée au siège du parti à Alger. Hamlaoui Akkouchi est convaincu «de toute façon» que le rapport de la mission d’observation européenne «contiendra les mêmes observations que celles émises par Salafranca lors de sa dernière visite en Algérie à l’occasion des législatives confortant ainsi «les convictions» des pouvoirs publics, surtout que les remarques de l’opposition n’ont à aucun moment été prises en compte, fera-t-il remarquer.
«Les Européens commercent avec l’Algérie. Il n’y a que cela qui les intéresse et ils ne se soucient guère de la démocratie dans notre pays», a-t-il argué avant d’énumérer une foultitude de problèmes dans laquelle se débat la majorité des citoyens algériens alors que le gouvernement «immobile et amorphe» ne fait rien pour y remédier.
Il en veut, pour preuve, les coupures récurrentes du courant électrique, les pénuries d’eau potable ou encore la violence urbaine à laquelle fait face le citoyen quotidiennement dans les cités et quartiers et qui aboutissent parfois à des drames, sans que cela fasse bouger les pouvoirs publics. Akkouchi citera la mort d’un jeune garçon de 14 ans à Belouizdad, quartier populaire d’Alger, qui a succombé à des blessures jeudi dernier.
«C’est grave», dira-t-il, relatant d’autres «mascarades» qui ne font pas bouger le gouvernement «amorphe», à telle enseigne que même le couffin de Ramadhan, affirme-t-il, fait l’objet de toutes les dérives. «Des produits périmés sont intégrés dans le couffin de Ramadhan», a-t-il affirmé, accusant le milieu des affaires qui a des accointances avec les responsables de l’opération et qui ne se soucient guère du danger que cela représente sur la santé des bénéficiaires.
«Le gouvernement doit présenter des excuses publiques», a-t-il tonné. Pour Akkouchi, cette situation «gravissime», aggravée par l’immobilisme sur le plan politique, caractérisé par «un statu quo» et une stagnation dans la gestion des affaires courantes, risque d’aboutir à une rentrée sociale explosive. Déjà que les citoyens et autres employés ou agents de l’Etat, comme les gardes communaux, ne cessent de porter leurs revendications dans la rue sans grand résultat.
Le secrétaire général d’El Islah est convaincu que pour présenter une alternative, les islamistes doivent consolider leur alliance. Il réitérera dans ce registre son appel aux deux autres partis islamistes, le front du changement de Menasra et le Front pour la justice et le développement de Djaballah pour rejoindre les rangs de l’Alliance de l’Algérie verte (AAV) afin de constituer «le front du changement» à l’occasion des locales prévues le 29 novembre. Akkouchi révélera à ce propos que son parti tranchera la question de la participation à ces joutes électorales lors de son université d’été prévue du 21 au 23 août en cours à Boumerdès.
S. M
