C’est un véritable réquisitoire qu’a dressé, hier au petit théâtre de la maison de la Culture Mouloud-Mammeri à Tizi-Ouzou, le ministre de la Jeunesse et des Sports, El Hadi Ould Ali, contre ses détracteurs et ses adversaires.
L’intervention du ministre a eu lieu dans le cadre de la présentation du bilan par les autorités concernées du bilan des activités culturelles rentrant dans le cadre de la commémoration du 36e anniversaire du Printemps amazigh. Et à vrai dire, El Hadi Ould Ali, qui a saisi cette opportunité, a descendu en flammes tous ceux qui se sont opposés à sa politique et sa manière de travail.
La colère de El Hadi Ould Ali était froide et grande en même temps. Il a commencé son discours en rappelant que « ceux qui prétendent que les travaux que nous avons mené dans le cadre de la réhabilitation et l’enrichissement de tamazight relèvent du folklore se trompent lourdement et nourrissent certainement des arrière-pensées ».
A propos justement de tamazight, le ministre de la Jeunesse et des Sports a déclaré sans ambages que les acquis obtenus dans ce sens sont extraordinaires.

« La transcription de la Constitution en tamazight est un simple exemple », a indiqué El Hadi Ould Ali avant de plaider pour qu’on laisse le scientifique poursuivre ses missions sans être dérangé. Quant au mouvement associatif, l’orateur l’a défendu bec et ongles : « Ceux qui défendent la thèse selon laquelle le mouvement associatif n’a pas œuvré dans le bon sens se trompent lourdement et sont dans le tort », a déclaré El Hadi Ould Ali.
« En 1994, en pleine période du terrorisme, a-t-il poursuivi, nous étions seulement cinq associations à activer sur le terrain ; et on a fini par compter 80 associations ».
Pour mieux souligner le courage et l’implication du mouvement associatif, le ministre est allé jusqu’à souligner qu’à cette époque, le combat était mené sur deux fronts. Le premier consistait à répondre aux besoins de la population en matière culturelle, symbole du désir de la poursuite de la vie de la société. Et le second était de barrer la route au terrorisme. « Nous avons eu le courage de le faire », a conclu sur ce chapitre précis le ministre.
Vis-à-vis du MAK, El Hadi Ould Ali commencera par dénoncer les articles quotidiens qui lui sont consacrés par les journaux électroniques proches de ce mouvement, en l’occurrence Tamurt et l’agence Siwel. Ensuite, le ministre remettra en cause les visées du MAK, « car l’Algérie est une et indivisible ».
« Personne ne doit ignorer les visées de Bernard-Henri Lévy, qui est sioniste « a dénoncé l’intervenant en citant au passage les exemples de la Syrie et la Libye. « L’Algérie est aussi ciblée, et ce depuis longtemps, par ce plan machiavélique appelé sournoisement « le Printemps arabe », a poursuivi l’orateur.
Quant à ses détracteurs de l’intérieur, à savoir les membres la famille du RCD, il lance : « Je suis de cette région, je viens souvent ici et circule seul. Je n’ai peur de personne. Celui qui estime que je lui suis redevable de quelque chose, il sait par où je passe et où me trouver ».
Pour ce qui du développement de la wilaya de Tizi-Ouzou, le ministre dira : « Je le dis très haut : notre wilaya en matière d’avancée dans le développement est l’une des premières à travers toutes les wilayas du pays. Allez donc visiter les autres wilayas du pays ! Vous constaterez de grands manquements. Dans notre Sud, il a fallu le plan spécial de 2010 pour redresser un tant soit peu la situation.
Notre wilaya connaît, je le répète un grand développement. Il faut cependant poursuivre cette construction », a noté El Hadi Ould Ali qui n’a pas manqué aussi de déplorer le fait que certains Algériens ne ratent jamais l’occasion de dénigrer leur pays et même se réjouir de ses malheurs.
« C’est complètement ubuesque », a indiqué encore l’orateur avant de s’attaquer cette fois-ci à ceux qui l’ont accusé d’avoir « détourné » de l’argent dans le cadre des travaux de restauration apportés au Théâtre régional Kateb-Yacine de Tizi-Ouzou lorsqu’il était à la tête du département de la culture.
« Pourquoi donc n’a-t-on pas déposé plainte contre moi pour détournement d’argent », a posé comme interrogation le ministre de la Jeunesse et des Sports ; interrogation qui signifie que les accusations portées contre lui n’avaient aucun fondement.
« Même le wali a ordonné un audit sur cette affaire à l’époque et les conclusions ont été en défaveur de mes calomniateurs », a indiqué encore El Hadi Ould Ali avant de lancer encore ce défi : « Aujourd’hui encore, que ceux qui considèrent que j’aurais commis une quelconque incartade aillent déposer plainte contre moi. Je ne m’y opposerai pas au dépôt de cette plainte ! »
Il faut signaler que dans le cadre des travaux de restauration apportés à l’époque à l’édifice public baptisé au nom de Kateb Yacine, c’est le groupe APW RCD qui a accusé l’actuel ministre de la Jeunesse et des Sports d’avoir détourné une somme de 38 milliards de centimes.
Il est vrai aussi que même l’opinion publique a considéré que le montant de 38 milliards de DA pour les travaux de restauration était très exagéré. Après en avoir fini avec ses adversaires dont aucun nom, rappelons-le, n’a été cité, El Hadi Ould Ali est revenu sur le chapitre culturel et le rôle des associations.
« Il est normal, a-t-il encore rappelé, qu’il y ait du folklore dans le produit et l’activité de notre culture », tout en insistant qu’il n’y a pas que du folklore dans tout ce qui se fait en faveur de tamazight dans la wilaya de Tizi-Ouzou.
Lors des débats, un intervenant a dénoncé certaines iniquités encore en pratique en Algérie.
Avant qu’il ne termine sa phrase, un agent a essayé de lui retirer le micro pour l’empêcher de poursuivre son intervention. C’est El Hadi Ould Ali qui a rappelé à l’ordre l’agent « zélé ». En effet, l’homme a pu vider son « sac ».
Et le ministre et l’assistance l’ont pu écouter. Notons enfin que la directrice de la maison de la Culture Mouloud-Mammeri de Tizi-Ouzou, Mme Nabila Goumeziane, a présenté son bilan des activités culturelles que d’aucuns ont trouvé positif.