El Gueddafi résiste, mais jusqu’à quand?

El Gueddafi résiste, mais jusqu’à quand?
el-gueddafi-resiste-mais-jusqua-quand.jpg

L’urgence aujourd’hui est bien le départ d’El Gueddafi et de son clan avant que la Libye ne se transforme en un gigantesque mouroir.

Malgré la pression de la rue, les sanctions de l’ONU et les appels à la démission des Occidentaux, alors que l’opposition prépare un gouvernement de transition dans l’est de la Libye, le leader libyen Mouamar El Gueddafi s’accrochait toujours au pouvoir hier.

Dans ce tumulte, la rébellion qui a lancé la protestation sous forme locale et gagné petit à petit du terrain sans réelle unité au niveau national, doit relever le défi de devenir une alternative au pouvoir actuel, par une montée en puissance.

L’ex-ministre libyen de la Justice, Mustafa Abdel Jalil, qui a démissionné le 21 février pour protester contre la violente répression de la révolte par le régime, envisage la création d’un gouvernement de transition, chargé selon lui, de préparer des «élections justes» dans le pays. Mustafa Abdel Jalil a déclaré à la chaîne arabe Al-Jazeera que la décision de créer un tel gouvernement avait été prise «par les membres des conseils locaux dans les régions (libérées) de l’Est libyen». Il a aussi déclaré que le gouvernement envisagé comptera «des personnalités militaires et civiles». De son côté, Abdelhafiz Ghoqa, porte-parole de la «Coalition révolutionnaire du 17 février» a déclaré à l’AFP «Nous coordonnons les comités des villes libérées et de Musratha. Nous attendons que Tripoli en finisse avec le régime d’El Gueddafi (…) et ensuite, nous travaillerons à un gouvernement de transition».

Les habitants ont «formé des comités (locaux) populaires constitués des meilleures personnes préparées pour gérer les zones, la sécurité, la santé (…) jusqu’à l’organisation d’élections libres», a expliqué un de ses leaders, Fatih Faraj, ingénieur dans une compagnie pétrolière. Ceci dit, si les différentes villes rebelles communiquent, par contre il n’y a pas d’organisation centrale capable de proposer une stratégie conjointe pour chasser El Gueddafi du pouvoir. C’est dans ce contexte qu’a été annoncée hier la création d’un «Conseil national» de la transition dont l’objectif est de préparer la Libye aux changements.

«La création d’un Conseil national a été annoncée dans toutes les villes libérées de Libye», a déclaré Abdelhafez Ghoqa, lors d’une conférence de presse à Benghazi, deuxième ville du pays et fief de la contestation. Le conseil, a expliqué le porte-parole de la contestation, est «le visage de la Libye pendant la période de transition», ajoutant que les consultations se poursuivent à propos de la composition et de la fonction de ce nouvel organe. Il y a donc de la coordination entre les révolutionnaires de Benghazi et des autres villes. De leur côté, des militaires ont rejoint les rangs de la révolte en plusieurs endroits, affairmant se mettre au service de la société civile, mais leur véritable rôle et leurs ambitions restent incertains pour l’heure.

«Il n’y a pas de tirs. Le moral est bon. Certains jeunes veulent organiser une manifestation (…) mais nous sommes contre, parce que s’il y a d’autres manifestations, El Gueddafi continuera de nous tuer», a assuré Mustafa Abdel Jalil. L’opposition armée contrôle l’est du pays, mais la situation est plus confuse concernant les villes proches ou entourant Tripoli. Étrangement, et malgré le topo présenté, et qui laisse constater l’affaiblissement du clan El Gueddafi; son fils, Seif El-Islam, a affirmé samedi soir, que la situation était «excellente» dans les trois-quarts du pays.

L’autre composante de l’échiquier politique libyen, réside dans le fait que Mustafa Abdel Jalil a exclu toute négociation avec El Gueddafi, pour lui permettre de quitter le pays, affirmant que le dirigant libyen devait être jugé en Libye. Le président américain Barack Obama a souligné que Mouamar El Gueddafi avait perdu toute légitimité à la tête du pays et qu’il devait «partir maintenant». Au 13e jour d’une révolte sans précédent, le colonel El Gueddafi ne montre aucun signe qu’il va lâcher un pouvoir qu’il détient depuis près de 42 ans.

Nardjes FLICI