El-Bayadh – Marché des fruits et légumes : c’est l’anarchie !

El-Bayadh – Marché des fruits et légumes : c’est l’anarchie !

Par Hadj Mostefaoui.

El-Bayadh – Marché des fruits et légumes : c’est l’anarchie !

  L’initiative des pouvoirs publics locaux était louable et a été même favorablement accueillie par l’ensemble de la population du chef-lieu de la wilaya et tous s’accordaient à dire que c’était la solution miracle pour éradiquer le marché informel et faire plier les revendeurs à la sauvette de fruits et légumes qui activaient en dehors du circuit légal, faisant des notions d’hygiène et de salubrité publique le cadet de leurs soucis. Deux marchés de fruits et légumes de proximité, prévus pour 40 stands chacun, réalisés et achevés il y a plus de deux années n’ont jusqu’à ce jour pas été occupés par les commerçants de fruits et légumes pour lesquels ils étaient destinés. Ces derniers refusant de les occuper à titre de location arguant du fait que le choix du lieu de leur implantation ne répondait nullement à leurs vœux, évoquant le prétexte du mauvais choix des deux sites et du lieu de leur implantation.

Dotées de toutes commodités, eau courante, alimentation en électricité, éclairage public, situées la première à la limite de la périphérie d’une cité de plus de 1.000 logements et la seconde à un jet de pierre du marché hebdomadaire du quartier Sid Hadj Bahous, ces deux structures commerciales ont été désertées par les bénéficiaires de stands quelques jours seulement après leur ouverture. Un véritable gâchis financier pour les uns et pour d’autres de l’argent jeté par les fenêtres par la commune qui a investi 10 millions de DA pour chacun d’eux et les voilà livrés aux actes de vandalisme. Deux portails d’entrée et de sortie, des dizaines de plaques de tôle ondulée servant de toiture et d’entourage ainsi que l’installation électrique et les conduites intérieures d’eau potable ont fait l’objet d’une série de vols et d’actes de vandalisme commis par des individus qui écumaient ces lieux, d’autant plus que ces deux structures sont actuellement abandonnées et laissées sans gardiennage alors qu’elles étaient destinées à donner une chance de réussite à plus d’une centaine de jeunes et leur offrir ainsi de nouvelles opportunités d’insertion dans le monde du travail.

Des jeunes sans emploi fixe qui squattent quotidiennement les voies réservées aux piétons, ne s’embarrassant d’aucun scrupule, étalant actuellement leurs produits maraîchers à même les trottoirs des grandes artères de la ville laissant derrière eux à la fin de chaque journée des tonnes de détritus. Il suffit d’arpenter la rue Hamassa ou la place de l’ancien marché de la rue Boucherit pour se rendre compte de visu des conséquences du manque d’hygiène dont en font preuve certains marchands et épiciers qui exposent au soleil et à même le sol toutes sortes de fruits et légumes de qualité douteuse. La ménagère doit certainement perdre son latin en constatant des gigots de viande rouge, pris d’assaut par des essaims de mouches, côtoyer le lait cru et commercialisés par un même boucher et, pire encore, le beurre du terroir chez des marchands de chaussures, des produits très sensibles qui exigent des normes de conservation très rigoureuses.

De nombreuses voix s’élèvent un peu partout dans les rangs de la société civile pour dénoncer l’anarchie qui s’installe durablement dans ce secteur au mépris du bon sens et des règles les plus élémentaires d’hygiène qui régissent le marché des fruits et légumes. Selon de nombreux représentants de la société civile, une opération d’assainissement de ces artères et voies piétonnes s’avère des plus urgentes et mérite d’être lancée sans plus tarder en cette période de grandes chaleurs par les éléments de la brigade chargée de l’hygiène et de l’urbanisme relevant de la sûreté de la wilaya afin de rappeler à l’ordre certains commerçants à la sauvette récalcitrants qui refusent de rejoindre les deux marchés aux légumes qui leur sont destinés lesquels sont pour l’heure ouverts aux quatre vents et servent d’abris et de gîtes à une faune de délinquants.