L’eau coule à flots. Il suffit, nous dit-on, de gratter le sol pour que des gerbes d’eau jaillissent sans discontinuer. Des puits artésiens d’un débit de plus de 60 l/s dans les environs immédiats du hameau de Sidi Khelifa. Dans la plaine d’Oued Fayaet qui compte pas moins de 20.000 hectares de terres alluvionnaires, l’arboriculture a connu ses années de gloire avec des productions records de 15.000 quintaux d’abricots, 12.000 autres de pèches, de 18.000q entre melons et pastèques de qualité exceptionnelle. Au titre de la dernière saison agricole, on a enregistré des rendements de 250 q de pomme de terre à l’hectare et à ce jour des petits fellahs peinent à écouler plus 3.500 quintaux d’oignons qui leur sont restés sur les bras. Ils espèrent voir un jour la réalisation de chambres froides pour la conservation du surplus de production.
Pour l’heure, l’on estime à plus de 45 exploitants agricoles disposant chacun de 40 hectares dotés de 50 forages. Mais en dépit de cette production fruitière record, des dizaines d’exploitants ont baissé les bras et remis la charrette dans les hangars en raison du manque d’électricité. Dans la commune de Kheiter, des milliers d’hectares de terres fertiles ont été prises d’assaut, au début des années 2000, par une faune de faux agriculteurs dans le cadre de la concession agricole, sans jamais y mettre les pieds. Sitôt acquises, elles ont été cédées à des tiers sous forme de location et abandonnées en raison des prix de location exorbitants.
Pas moins d’une cinquantaine de périmètres agricoles est abandonnée et laissée en jachère. Cette situation préoccupe aussi bien le maire que le responsable de l’agriculture de la wilaya. D’ailleurs l’on a su que dans les tout prochains jours, toute concession abandonnée fera l’objet d’un retrait définitif. Dans la région de Mosbah, l’investissement agricole privé a porté ses fruits. Une ferme agricole, créée dans ce cadre, est sortie comme par enchantement au milieu des touffes d’alfa. Une superficie de 10.000 hectares de terres a été consacrée à la plantation d’oliviers.
Il y est prévu l’implantation d’une unité de production de lait de vache et la création d’une unité de production de lait cru et de ses dérivés. Il est prévu dans ce cadre la création de 500 emplois saisonniers et de 30 autres à titre permanent.
M. Nasrdine Kadri, maire de cette collectivité locale, ne veut point baisser les bras et fait des appels dans tous les sens dans l’espoir de voir un jour faire fructifier ces milliers d’hectares, capables, nous dit-il, de satisfaire les besoins de tout l’ouest du pays en produits maraîchers de base.
A plus d’une cinquantaine de kilomètres au nord de Kheiter, la population de Bordj El-Mey estimée à plus de 500 âmes attend avec impatience le raccordement de leurs habitations au réseau public de gaz naturel. Région à double vocation, céréalière et pastorale, elle demeure incontestablement le grenier à blé de cette région mais, hélas, nous dit-on, les moyens mécaniques font cruellement défaut, ce qui se traduit par la non-exploitation de plusieurs milliers de terres à haut rendement céréalier.
La saison agricole arrive bientôt à terme et, compte tenu de la pluviométrie exceptionnelle de cette année, toutes les conditions de réussite sont réunies pour une exploitation rationnelle et optimale de ces milliers de terres qui n’attendent que des bras vigoureux.