El-Bayadh: La viande flambe

El-Bayadh: La viande flambe

Hadj Mostefaoui

El-Bayadh: La viande flambe

      L’étendue des hautes plaines steppiques, la mobilité des éleveurs en perpétuelle quête de parcours rendent de plus en plus complexe la tâche des vétérinaires, aussi bien ceux du secteur public que privé mobilisés dans le cadre de la campagne de vaccination du cheptel ovin.
Cette dernière entamée depuis le mois de février de l’année écoulée a été menée à terme. Plus de 700.000 têtes ont été vaccinées mais le plus dur reste à encore à faire face à l’apparition subite de cette maladie qui a pris de court la direction des services agricoles de la wilaya qui n’a pas lésiné sur les moyens. Sept brigades de vétérinaires ont été lancées à travers la steppe et réparties entre les huit communes présentant des foyers de fièvre aphteuse notamment chez les bovins. Le vaccin est fourni régulièrement à ces équipes qui s’approvisionnent quotidiennement en fonction des besoins exprimés.

Bien que désorientés et craignant pour la survie de leur cheptel, des éleveurs se sont affolés au début mais rassurés par la direction des services agricoles qui a mis sur pied un véritable plan de lutte, lequel est mis en œuvre selon un planning bien établi intégrant dans son ensemble toutes les communes afin de vacciner le maximum de têtes. De son côté, la wilaya a décidé de la fermeture pour une durée d’un mois des trois marchés aux bestiaux implantés respectivement à El-Bayadh, Bougtob et El-Abiodh Sid Cheikh, une mesure préventive destinée à préserver la santé du citoyen. Ce qui s’est répercuté sur les prix des viandes rouges par une hausse donnant des sueurs froides au consommateur. La rareté des viandes rouges sur les étals des bouchers au cours de cette première semaine du mois de janvier a fait monter les prix de plusieurs crans avec 1.400 DA le kg pour la viande d’agneau et 1.300 DA pour celle de bœuf.

Pour rappel, le ministre de l’Agriculture, Abdelkader Bouazghi, dont les propos étaient rapportés par l’APS, avait rassuré, jeudi à Djelfa, les éleveurs quant à la fourniture d’un vaccin pour le bétail ayant subi, au cours de ce mois, des maladies épizootiques. Il avait précisé qu’il «sera mis à la disposition des éleveurs au cours de ce mois un vaccin spécial pour les maladies épizootiques ayant touché dernièrement cette richesse animale», faisant état de l’enregistrement d’environ 2.000 têtes décimées en raison de ces foyers épizootiques. Il a indiqué en outre qu’une «quantité de vaccins a été fournie dans ce sens permettant d’éradiquer le virus dans certaines wilayas», ajoutant qu’une «autre quantité sera fournie, au cours de ce mois, pour accomplir l’opération». «Nous avons rencontré dernièrement les services agricoles et les inspections vétérinaires à travers les wilayas, ainsi que la Fédération nationale des éleveurs et l’Association nationale des éleveurs, et suivons avec intérêt la situation dans toutes les wilayas, notamment les wilayas steppiques qui disposent de millions de têtes d’ovin, à l’instar de Djelfa, El-Bayadh, Saïda et Naama».

Quant à l’indemnisation, le ministre avait souligné que «dans de tels désastres, il y a une indemnisation à des degrés différents selon l’âge du bétail. Quand les services vétérinaires constatent une perte, l’Etat soutiendra les éleveurs», ajoutant que «le complexe des viandes rouges à Hassi Bahbah est prêt à acquérir auprès des éleveurs les têtes d’ovin dont les viandes sont saines à consommer».

Le ministre a ajouté qu’une série de mesures consistant à demander aux walis des wilayas frontalières d’intensifier le contrôle sur le mouvement de tous les ovins à l’intérieur et à l’extérieur du pays, outre la décision de fermeture temporaire des marchés de bétail et le contrôle de leur déplacement.