El-Bahia- Sonatrach, le numéro gagnant…

El-Bahia- Sonatrach, le numéro gagnant…
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Deux trémies, un palais des congrès de grand standing et un hôtel cinq étoiles constituent désormais des dividendes colossaux que la ville d’Oran aura engrangés à la faveur de la Conférence mondiale sur le gaz naturel liquéfié (LNG16) qu’elle abrite depuis dimanche dernier.

La capitale de l’Ouest qui a, de l’avis de tous, perdu son charme depuis la fin des années 1980, n’en demandait pas tant. Ces bâtisses imposantes par leur taille se sont déjà incrustées dans le paysage urbain, au grand bonheur des habitants d’El-Bahia et des visiteurs.

Evénement économique et politique de portée mondiale, le LNG16 aura incontestablement eu le mérite d’injecter à Oran une batterie de structures dignes des grandes villes et de raviver, du coup, ses ambitions de «grandeur» qu’elle avait réprimées, faute de moyens ou de volonté politique.

Ville dynamique jusqu’à la fin des années 1980 du siècle passé, la cité de Ahmed Wahbi, qui concentrait à elle seule plus de 40% du capital privé national, a connu depuis cette date une sorte de dépérissement au point de se faire ravir le statut de capitale régionale par ses voisines Tlemcen et Mostaganem.

Et pour cause, boudée par les investisseurs et désertée par ses enfants, Oran arrivait, tant bien que mal, à assumer ce statut. Même l’image idyllique de cité radieuse «Bahia», que tentaient de lui coller ses décideurs n’a pu la hisser comme souhaité.

La ruralisation, conjuguée à l’absence de clairvoyance de ces mêmes décideurs, le tout aggravé par une spéculation foncière et immobilière effrénée, ont fini par plonger cette cité méditerranéenne dans la décrépitude la plus totale.

«L’ambition de «grandeur», de métropole régionale en l’occurrence, est une affaire trop sérieuse pour être confiée à des institutions locales comme la subdivision de l’urbanisme ou celle des travaux publics, ou encore à une assemblée élue dont les compétences en la matière sont limitées», diront des spécialistes. En 2005 déjà, le groupe pétrolier national Sonatrach avait donné le ton en délocalisant son siège de l’activité «Aval» d’Arzew vers Oran.

En effet, du haut de ses 18 étages, cet impressionnant bâtiment tout en bleu domine toute la partie sud-est de la capitale de l’Ouest, pour s’imposer comme un véritable segment structurant de l’espace urbain de la ville. L’hôtel «Le Méridien», ainsi que le Centre des Conventions d’Oran (CCO) sont également appelés à remplir la même fonction avec celle de constituer, de surcroît, le noyau dur autour duquel devra s’agréger le futur centre-ville.

La volonté affichée par les pouvoirs publics centraux visant à hisser Oran au rang de cité métropolitaine du bassin méditerranéen, a démontré que cette ambition est possible pour peu que celle-ci soit adossée à l’objectif de faire d’elle une place forte de l’industrie pétrochimique et non pas de la seule activité de négoce à laquelle elle s’est confinée ces 20 dernières années.

Belhachemi Sadok