El Bahia se noie dans un verre d’eau Le bricolage mis à nu

El Bahia se noie dans un verre d’eau Le bricolage mis à nu

Oran sombre. Oran tombe en ruine. Oran se noie. En ce jour du lundi 9 septembre, El Bahia aura montré toutes ses lacunes, toute sa petitesse, sa laideur.

Et pour cause, Il a fallu un petit quart d’heure de pluie intense, vers les coups de midi, pour que la circulation automobile s’arrête net, pour que des immeubles du centre-ville perdent des pans importants de leur façade, pour que les ronds-points soient submergés.

Les Oranais, subjugués par ces averses diluviennes, car survenant à un moment inhabituel de l’année et donc pas du tout parés, ont réellement montré des signes de crainte. Il y en a même qui se sont tout de suite remémoré la catastrophe météorologique de Bab El Oued, en 2001, et ont commencé à prier pour qu’il ne leur arrive pas de même.

Là, il s’agit des moins nantis des Oranais, les laissés pour compte qui habitent toujours le vieux bâti ou les bidonvilles qui ceinturent encore la capitale de l’Ouest du pays. Le hic dans tout cela est que cette situation n’est pas nouvelle et donc récurrente à Oran. Chaque année, en hiver, les pluies font des ravages, mais sans qu’aucun des responsables locaux ne semble s’en offusquer.

C’est à croire que ça n’arrive qu’aux autres. Chaque année, des dizaines de doléances, appelant les autorités compétentes à prendre les devants et préparer la saison hivernale, atterrissent sur les bureaux des différents responsables à tous les niveaux.

Des appels vains puisqu’en haut lieu, l’idée est simple: s’il faut débourser des milliards de dinars, autant le faire pour la saison estivale et les multiples galas qu’on organise au théâtre de verdure. Sinon, comment expliquer que des bidonvilles existent toujours et encore malgré toutes les promesses faites çà et là?

Comment expliquer que les chausser de la ville s’effritent et prennent une couleur marron après chaque averse, du fait de la terre et que les eaux charrient? Comment expliquer le fait que des familles entières occupent toujours des habitations reconnues pourtant menaçant ruine par les secteurs urbains et les services de la protection civile?

Comme c’est le cas à Sidi El Houari, un secteur urbain des plus dangereux pour la vie humaine, où 90% de ses immeubles datent de près d’un siècle sans qu’ils n’aient jamais fait l’objet d’une quelconque action de restauration ou de réfection. Résultat: c’est toute cette partie historique d’Oran qui doit être rasée.

La situation est encore pire du côté de Bab El Hamra où un risque de glissement de terrain est imminent, idem à El Hamri, à St Eugène et à Bel Air.

C’est dire que les sieurs élus de l’assemblée communale doivent s’y mettre d’ores et déjà et plus sérieusement pour tenter de combler le manque de la ville et de satisfaire leurs administrés, ceux-là mêmes qui les ont élus et auxquels on fera certainement appel lors des prochaines élections.

S. Makhlouf