EL ANÇOR-Oran: 69 pièces archéologiques saisies

EL ANÇOR-Oran: 69 pièces archéologiques saisies

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Quelque 69 pièces archéologiques, ayant fait l’objet de pillage, viennent d’être récupérées.

Le coup a été opéré par les éléments de la cellule spécialisée dans la lutte contre les atteintes de biens culturels, une unité rattachée au groupement de la gendarmerie d’Oran laquelle a effectué une perquisition d’un local situé dans la commune historique d’El Ançor.

Les premiers éléments de l’enquête font ressortir que les objets en question remontent à l’époque romaine et phénicienne. La commune d’El Ançor, de par sa richesse historique, continue à susciter toutes les formes de convoitises, du moins chez ces pilleurs et bradeurs monnayant toute pièce découverte, sinon, la bétonisation fait des ravages.

Aucun des Oranais n’ignore que le somptueux complexe touristique a, au nom du développement touristique, été construit sur un site punique, un cimetière remontant à plusieurs milliers d’années. La récupération des objets historiques est survenue alors que l’APW d’Oran vient de peaufiner une étude exceptionnelle portant essentiellement sur la conservation et la valorisation du site archéologique Portus Magnus, ou encore le vieil Arzew.

L’étude du plan permanent de la valorisation du site sera présentée pour approbation à l’occasion de la session APW devant se tenir, pour deux jours consécutifs, à partir de demain. Il a été le fruit des sorties opérées et des constats élaborés par les membres de la commission des affaires sociales et culturelles près l’APW. La dernière en date remonte au début de la semaine dernière. Les membres de la commission ont été accompagnés dans leur mission par des cadres de la direction de la culture, d’historiens, de chercheurs et de cadres de l’Office national pour la gestion et l’exploitation des biens culturels protégés.

L’étude, achevée, comporte essentiellement près d’une vingtaine de plans et trois schémas fixant un espace à protéger arrêté à 52 hectares avec l’intégration d’une zone de protection au lieu de 36 ha. Auparavant, des mesures urgentes ont été prises après la présentation, par un bureau d’études spécialisé, d’un plan visant essentiellement la transformation dudit parc archéologique en un centre, gardant ces caractéristiques architecturales, historiques et touristiques en plein milieu urbain.

Le Portus Magnus, édifié à l’époque romaine, a été classé monument national entre 1962 et 1967. Plusieurs pièces, retraçant son historicité, sont soigneusement conservées dans le Musée national Ahmed Zabana d’Oran. Le site du vieil Arzew a été identifié en ce nom, Portus Magnus, à partir de 1858. Son historicité a été appuyée par Berbrugger, après la découverte d’un document épigraphique mentionnant son nom abrégé, inscription déplacée ensuite dans le jardin Abdelhamid Benbadis, ex-Promenade Létang. La confirmation sera assurée par divers documents épigraphiques et très précisément des bornes milliaires. La recherche est difficile dans un tel site étant donné que la majeure partie des habitations de Béthioua, notamment dans le Portus Magnus, est établie en plein milieu des ruines, d’où la nécessité d’ouvrir des chantiers dignes des projets pharaoniques lancés à la recherche de l’histoire «égyptologique», module enseigné actuellement dans les grandes universités britanniques. A l’époque coloniale, de petites recherches menées ont abouti à la mise en place d’un petit musée dans une maison romaine, dont les chambres et le péristyle sont pavés de mosaïques.

En 1862, des fouilles opérées dans une ferme ont permis la découverte des vestiges et des mosaïques. En 1885, ils ont été déplacés au musée municipal d’Oran.