Egypte,Opération désobéissance civile

Egypte,Opération désobéissance civile
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Des milliers de manifestants à Port-Saïd ont vidé hier, dimanche, des bâtiments officiels de leurs employés.

Ils ont appelé à la désobéissance civile et réclamé justice pour les dizaines de personnes tuées le mois dernier dans des affrontements avec la police. Selon des témoins, les manifestants ont aussi forcé des écoles, des banques et des usines à fermer et ont brièvement bloqué une ligne de chemin de fer dans cette ville qui longe le canal de Suez.

«Soulève-toi Port-Saïd», «Soit justice leur est rendue, soit nous mourrons comme eux», scandaient les manifestants, dont faisaient partie de nombreux «ultras», des supporteurs de football. «Les jeunes ultras ont empêché mes lycéens d’entrer. Les cours sont complètement à l’arrêt», a dit à l’AFP une enseignante de la ville. Le mouvement n’a toutefois pas affecté le trafic sur le canal de Suez, a indiqué un responsable du canal. Les manifestants réclament justice pour la mort d’au moins 40 personnes, tuées dans des affrontements avec la police après la condamnation à mort fin janvier de 21 supporteurs de football locaux, accusés d’être impliqués dans des violences ayant fait 74 morts l’an dernier après un match de foot. Le président Mohamed Morsi avait réagi aux violences à Port-Saïd et dans deux autres villes longeant le canal de Suez en faisant appel à l’armée pour assurer la sécurité et en imposant l’état d’urgence ainsi qu’un couvre-feu. Le couvre-feu a systématiquement été bafoué à Port-Saïd, Suez et Ismaïliya. Au total, plus de 50 personnes ont été tuées et des centaines blessées dans les violences ayant suivi l’annonce du verdict, qui a coïncidé avec le deuxième anniversaire du début de la révolte contre Hosni Moubarak. Les heurts les plus sanglants ont eu lieu à Port-Saïd. Il convient de rappeler qu’une soixantaine de personnes ont été arrêtées à travers l’Egypte lors de manifestations ayant dégénéré en violences vendredi dernier, contre des bâtiments officiels et policiers. Au Caire, la police a procédé à une trentaine d’interpellations durant des heurts aux abords de l’un des palais présidentiels de la capitale. Au moins une personne a été tuée et 26 autres blessées dans ces manifestations survenues à travers le pays Ces dernières semaines, les rassemblements de l’opposition au pouvoir du président Mohamed Morsi ont régulièrement dégénéré en affrontements violents avec les forces de l’ordre. L’opposition dominée par les libéraux réclame plus de représentativité au sein du gouvernement et appelle à une révision de la Constitution. La loi fondamentale, rédigée par une commission dominée par les islamistes, a été approuvée en décembre dernier, par référendum, dans un contexte de crise qui a vu des rassemblements massifs pro ou anti-gouvernementaux.

R. I. / Agences

Un conseiller limogé, un islamiste recherché

Le président égyptien, Mohamed Morsi, a limogé hier, dimanche, son conseiller pour l’environnement, Khalad Alam-Eddin, a annoncé le porte-parole de la présidence, Yasser Ali sans donner plus de détails. La décision a été motivée par le fait que ce même conseiller aurait profité de ses fonctions pour obtenir des avantages personnels, a rapporté plus tôt dans la journée la chaîne de télévision basée au Qatar, Al-Jazira, citant une source proche à la présidence. Alam-Eddin, membre du parti El Nour, a affirmé ne pas avoir été informé officiellement de son limogeage. Par ailleurs, le procureur général égyptien a émis hier, dimanche, un mandat d’amener à l’encontre d’un prédicateur islamiste extrémiste accusé d’insulte à la religion après une plainte déposée par un militant chrétien, a indiqué une source judiciaire. Ahmed Mohammed Abdallah, dit «Abou Islam », est déjà en cours de jugement pour avoir déchiré puis brûlé un exemplaire de la Bible devant l’ambassade des Etats-Unis lors d’une manifestation dénonçant un film islamophobe produit dans ce pays.