Dans un communiqué n°5, lu à la télévision d’Etat, le Conseil suprême de l’armée a annoncé la dissolution du Parlement et la suspension de la Constitution, qui sera amendée, précisant que la période de transition politique durera six mois.
Le Conseil suprême des forces armées égyptiennes, qui a été chargé des affaires du pays après la démission du président Hosni Moubarak, a annoncé dimanche la dissolution du Parlement et la suspension de la Constitution, qui sera amendée. Dans un communiqué n°5, lu à la télévision d’Etat, le Conseil suprême de l’armée a annoncé la dissolution du Parlement et la suspension de la Constitution, qui sera amendée, précisant que la période de transition politique durera six mois.
Le Conseil annonce «la dissolution de l’Assemblée du Peuple et de la Choura», la chambre haute consultative, la «suspension de la Constitution» et la création d’une commission pour l’amender et organiser un référendum sur ces changements, dit le communiqué.
Le Conseil ajoute qu’il «prend en charge la direction des affaires du pays provisoirement pendant six mois, ou jusqu’à la fin des élections législatives et pour la présidence de la République». Le Conseil suprême de l’armée a aussi chargé le gouvernement de Ahmed Chafik de poursuivre son travail, en attendant la formation d’un nouveau cabinet, réaffirmant l’engagement de l’Etat à respecter les accords et conventions internationaux, dont l’Egypte faisait partie.
Ouverture d’enquêtes sur d’anciens ministres
Des enquêtes ont été lancées samedi par les nouvelles autorités égyptiennes contre l’ancien Premier ministre Ahmed Nazif et les anciens ministre de l’Intérieur, Habib al-Adli, et de l’Information, Anas al-Fekki, a rapporté la télévision publique.
En outre, M. Anas al Fekki a été placé en résidence surveillée «avec interdiction de quitter l’Egypte. Selon la chaîne de télévision satellitaire Al Arabiya, l’armée égyptienne a annoncé que 43 membres de l’actuel gouvernement et du gouvernement précédent «sont interdits de voyager sans autorisation».
Le ministre de l’Information démissionne
Le ministre égyptien de l’Information, Anas el-Fekki, a démissionné du gouvernement, a annoncé samedi soir la télévision publique égyptienne.
Selon l’agence de presse Mena, M. Fekki ainsi que l’ancien Premier ministre Ahmad Nazif étaient interdits de quitter le pays, en vertu d’une décision du procureur général. «Le procureur général Abdel Maguid Mahmoud a décidé d’interdire à l’ancien Premier ministre Ahmad Nazif et au ministre de l’Information Anas el-Fekki (…) de quitter le pays au vu des plaintes déposées contre eux», a rapporté la Mena.
R. I
Pour réclamer la hausse des salaires
Manifestation de policiers au Caire
Des centaines de policiers égyptiens ont manifesté dimanche à l’extérieur du ministère de l’Intérieur au Caire pour réclamer des hausses de salaires, provoquant des incidents avec l’armée, rapportent les médias. Les policiers ont également organisé cette manifestation pour protester contre leur ancien ministre, Habib El-Adli, révoqué fin janvier sous la pression de la rue. Les policiers ont conspué l’ancien ministre Adli, interdit de quitter le pays. «Nous ne sommes pas des traîtres, car nos frères étaient dans les manifestations», ont-ils lancé. L’armée a envoyé un tank et un véhicule blindé de transport de troupes en renfort aux abords du ministère de l’intérieur. Un policier a été blessé dans des incidents avec les soldats présents qui ont tiré des coups de semonce en l’air pour disperser la manifestation. D’autres groupes de policiers ont manifesté devant un commissariat de la ville, dans le quartier de Dokki, sur la rive occidentale du Nil.
K. N.
Possible mise en place
d’un Conseil des manifestants
Les organisateurs du mouvement de contestation en Egypte n’excluent pas la mise en place d’un Conseil représentant les manifestants dans les discussions avec l’armée, désormais chargée de gérer la transition dans le pays, rapportent dimanche les agences de presse. Les initiateurs veulent mettre en place une autorité pour diriger la «révolution» pendant la période de transition que traverse le pays, ont-ils indiqué à des journalistes depuis la place Tahrir au Caire, épicentre des 19 jours de contestations qui ont débouché sur la chute du régime de Moubarak. Le Conseil se verrait probablement confier le droit d’ordonner la fin des manifestations, en tenant compte de l’évolution des circonstances, selon les initiateurs.
Musée égyptien du Caire
Vol de pièces de grande valeur
Le MusEe égyptien du Caire a annoncé dimanche que huit objets d’une grande valeur ont été volés par des inconnus. Parmi ces objets figurent «une statue en bois recouverte d’or du roi de la XVIIIe dynastie Toutankhamon portée par une déesse» ainsi que des parties d’une autre statue du même pharaon, a indiqué Zahi Hawass, secrétaire d’Etat aux Antiquités. Selon cette source, les vols ont été découverts pendant un inventaire effectué par le personnel du Musée après que des inconnus eurent réussi à pénétrer dans le bâtiment le 28 janvier, profitant du rassemblement de manifestants antigouvernementaux sur la place Tahrir, au cœur de la capitale. «Malheureusement, ils ont découvert que des objets avaient disparu du Musée», a indiqué M. Hawass.
G. H.
Fortune de Moubarak
Londres pour une action internationale
Vince Cable, ministre britannique des Entreprises, s’est prononcé ce dimanche en faveur d’une initiative internationale sur les avoirs à l’étranger de Hosni Moubarak et des membres de sa famille. Selon le «Sunday Times», le Serious Fraud Office (bureau britannique des fraudes graves), qui traque la criminalité financière, a entrepris de recenser les comptes bancaires et avoirs liés à l’ancien président égyptien, poussé à la démission vendredi après quasiment trente ans de pouvoir. A ce jour, seule la Suisse a annoncé un gel des avoirs liés à l’ex-raïs. Mais, interrogé par la BCC, Vince Cable a estimé que les capitales étrangères devaient coopérer sur cette question. «Je ne sais pas s’il dispose d’avoirs gigantesques ici (en Grande-Bretagne), mais il faut à l’évidence une action internationale concertée sur ce point», a-t-il dit. «Qu’un gouvernement agisse seul n’a aucun sens, mais il nous faut assurément regarder tout cela. Cela dépend aussi de la question de savoir s’il s’est procuré ses richesses illégalement ou malhonnêtement», a poursuivi le ministre britannique. La fortune des Moubarak n’est pas connue avec certitude. L’ambassadeur d’Egypte à Londres, Hatem Seif el Nasser, a affirmé à la BBC qu’il n’avait absolument aucune idée de la richesse de l’ancien président.