Egypte/Attentat anti-chrétiens, ça reprend !

Egypte/Attentat anti-chrétiens, ça reprend !
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«Des actes aussi terribles ne parviendront pas à diviser musulmans et chrétiens», a déclaré le Premier ministre égyptien au lendemain d’une attaque contre une église au Caire. Deux hommes ont ouvert le feu tuant 4 personnes dont une fillette, et blessant 17 autres. C’est la première attaque qui touche la communauté copte depuis la destitution du Président Morsi.

L’attaque hier soir contre l’église de la Vierge dans le quartier populaire d’El-Warrak dans le nord du Caire, a fait 4 morts et 17 blessés, selon un nouveau bilan communiqué ce lundi, par les autorités égyptiennes. Un tireur inconnu a tiré sur les victimes, dont une fillette de huit ans, alors qu’elles venaient d’assister à un mariage.

«Deux hommes sont arrivés à moto et l’un d’entre eux a ouvert le feu», a indiqué le ministère égyptien de l’Intérieur. Il s’agit là, du premier attentat contre des chrétiens perpétré au Caire depuis la destitution de Mohamed Morsi. Ce matin, des forces de sécurité à la « recherche des responsable d’un tel acte », étaient déployées autour de l’église, dont les murs étaient marqués de balles. Des femmes en noir étaient rassemblées à l’entrée de l’édifice. Un fidèle, Ayman Moussa, a affirmé à l’AFP que l’église ne bénéficiait d’aucune protection des forces de sécurité depuis juin dernier, en dépit de nombreuses attaques contre les Coptes à travers le pays. Le Premier ministre Hazem Beblawi a condamné «un acte criminel méprisable», et assuré que les forces de sécurité étaient à la recherche des assaillants. «Des actes aussi terribles ne parviendront pas à diviser musulmans et chrétiens», a-t-il néanmoins assuré selon un communiqué du gouvernement. Selon M. Beblawi, la police enquête sur les circonstances de l’attaque, et il a demandé aux autorités de fournir les soins d’urgence aux blessés. Les chrétiens égyptiens, des Coptes en majorité, sont régulièrement la cible d’attaques depuis le renversement du président Morsi et surtout depuis l’évacuation par la force, le 14 août dernier, de deux places de la capitale occupées par ses partisans. Les islamistes accusent les Coptes d’avoir soutenu le coup de force de l’armée contre Mohamed Morsi, qui appartient à la confrérie des Frères musulmans et a été le premier président élu démocratiquement en Egypte. Les Coptes, qui représentent 6 à 10% des 85 millions d’Egyptiens, se sont régulièrement plaints de discrimination, notamment sous la présidence de M. Morsi. Dans un rapport publié le 9 octobre dernier, Amnesty International a affirmé que les forces de sécurité égyptiennes ont échoué à protéger les Coptes visés par des attaques après la sanglante répression des partisans de Morsi. Selon l’organisation de défense des droits de l’homme basée à Londres, plus de 200 propriétés détenues par des chrétiens ont été attaquées, 43 églises sérieusement endommagées et plus de quatre personnes tuées depuis le 14 août écoulé. «Une réaction violente contre la communauté copte aurait dû être anticipée. Or les forces de sécurité ont échoué à éviter les attaques et mettre un terme aux violences», a estimé Amnesty. Pour Human Rights Watch, les deux provinces les plus touchées ont été Minya et Assiout, dans le centre du pays. Le président destitué sera jugé à partir du 4 novembre prochain pour «incitation au meurtre» de manifestants, un procès qui pourrait attiser encore davantage les tensions en Egypte.

R. I. / Agences