Des milliers de manifestants ont convergé dimanche vers la place Tahrir dans le centre du Caire, pour appeler au départ du Président Moubarak alors que des parties au dialogue entre le vice-président Omar Souleimane et des représentants de l’opposition ont convenu de mesures provisoires nécessaires à la transition pacifique.
Des dispositions qualifiées cependant d’ « insuffisantes » par d’autres.
Les manifestants ont commencé à se rendre à la place Tahrir en début d’après-midi entamant ainsi la semaine de la « résistance » avec la résolution de poursuivre leur mouvement de contestation jusqu’à l’aboutissement de leurs revendications principales dont le départ de Moubarak. Les manifestants se sont empressés de dresser des tentes pour s’abriter de la pluie et d’annoncer l’organisation de manifestations du million les mardi et jeudi prochains.
« Vie…Liberté…Justice…Dignité » aura été le slogan scandé par tous les manifestants dont certains ont prononcé la messe de dimanche à la mémoire des martyrs tombés lors de la révolution populaire et ce,à la place Tahrir où toutes les accès ont été fermées par l’armée. Toujours à la mémoire de smartyrs, les Egyptiens musulmans ont eux aussi accompli Salat el-ghaib » (la prière de l’absent).
Par ailleurs, dans le centre de la ville et la place Talaat Harb, la vie reprenait son cours où des banques et des commerces étaient de retour. S’il est prématuré de se prononcer sur les résultats du dialogue entre l’opposition et le vice-président égyptien même si le porte-parole du gouvernement a évoqué un consensus sur la formation d’un comité pour l’élaboration des amendements de la constitution, certaines réactions ne tardent pas à qualifier d’ « échec » cette participation. L’opposition n’étant pas en mesure de rallier autour d’une revendication commune.
Le comité comptera le pouvoir judiciaire et un nombre de personnalités politiques qui auront à examiner et proposer des amendements constitutionnels et les amendements législatifs requis avant la première semaine de mars », a expliqué le porte-parole. Le dirigeant des Frères musulmans Mohamad Morsi qui a pris part au dialogue a qualifié d’ « insuffisantes » les propositions de réformes politiques tel que contenu dans le communiqué du gouvernement. D’autre part, des rapports de presse font état de la réaction de Mohamad Al Baradei qui dira que les séances du dialogue ne sont pas claires, ajoutant qu’il n’y pas été invité.
Moscou a demandé à El-Baradei de « lancer un dialogue » avec Moubarak pour « une solution pacifique à la crise »
La Russie a demandé à l’opposant égyptien Mohamed El-Baradei de « lancer un dialogue avec le président Hosni Moubarak pour trouver une solution pacifique à la crise » en Egypte secouée depuis deux semaines par un mouvement de contestation contre le pouvoir, a indiqué samedi une source du ministère russe des Affaires étarngères. « Un appel insistant sur la nécessité de chercher une sortie de crise par un dialogue constructif à été transmis », via l’ambassde russe au Caire, « à l’un des leaders de l’opposition, Mohamed El-Baradei, à travers notre ambassade au Caire », a précisé cette source, citée par l’agence Ria Novosti. Ce contact est intervenu après l’entretien téléphonique le 3 février entre le président russe, Dmitri Medvedev, et son homologue égyptien, Hosni Moubarak, au cours duquel « la Russie a évoqué sa position sur les événements en Egypte », a précisé cette source. Au cours de cette conversation, M. Medvedev avait indiqué qu’il souhaitait un règlement pacifique de la crise en Egypte, selon le Kremlin. Samedi, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, s’est prononcé pour « un dialogue » entre les différentes parties pour sortir de l’impasse en Egypte. « Il est tout à fait clair que ça ne peut pas continuer comme ça. Il faut un dialogue », a déclaré M. Lavrov lors de la 47e conférence sur la sécurité à Munich (sud de l’Allemagne). Il a ajouté que « tous les groupes de poids » sur la scène internationale devaient s’impliquer pour sortir de l’ »impasse » et favoriser une solution.
Washington salue le dialogue avec les Frères musulmans
Les Etats-Unis ont salué le début du dialogue dimanche entre le pouvoir en Egypte et les Frères musulmans (principale force d’opposition), a déclaré la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton.
« Nous avons appris aujourd’hui que les Frères musulmans avaient décidé de participer, ce qui sous-entend qu’ils sont au moins impliqués dans le dialogue que nous avons encouragé », a déclaré Mme Clinton à la presse, en marge de la 47è Conférence sur la sécurité à Munich (sud de l’Allemagne).
Les discussions entre le pouvoir et les Frères musulmans, considérés comme la principale force d’opposition en Egypte, ont commencé dans le cadre du dialogue national initié par le vice-président Omar Souleimane, auquel ont été invitées toutes les forces politiques du pays.
« Nous allons attendre pour juger sur pièces de l’évolution » de ce dialogue, a ajouté Mme Clinton, en référence aux appels de Washington en faveur d’un processus de transition transparent, incluant toutes les forces politiques égyptiennes.
