Pour son parti salafiste, la chirurgie esthétique est une aberration…
Le nez d’Anwar Bilkimy n’a pas changé la face du monde, comme celui de Cléopâtre, mais il a en tout cas changé sa vie. Ce député égyptien du parti islamiste Al Nour a été obligé de démissionner après avoir menti sur… son opération du nez, selon le Los Angeles Times. Apparu la semaine dernière avec des ecchymoses et un pansement, Anwar Bilkimy a expliqué ses blessures par une agression. Des hommes armés l’auraient roué de coups pour lui dérober 100.000 livres égyptiennes (soit 12.600 euros) alors qu’il se trouvait dans sa voiture. Il raconte qu’il s’est ensuite réveillé à l’hôpital, où un photographe a immortalisé la scène du député sur son lit avec son pansement.
De nombreuses personnalités politiques se sont alors succédés au chevet du député pour lui exprimer toute leur sympathie. Jusqu’à ce que son médecin révèle que les blessures du célèbre patient provenaient en fait… d’une opération de chirurgie esthétique. Des informations confirmées par l’hôpital, qui a indiqué que le député avait déjà le nez bandé à son arrivée chez eux. Des mensonges donc, et une situation «inacceptable» pour le porte-parole du parti Nour. La chirurgie esthétique représente en effet un véritable outrage à Dieu pour le parti salafiste.
Il n’en fallait pas plus pour qu’Anwar Bilkimy, rejeté par tous, soit obligé de s’excuser publiquement: «Moi, Anwar Bilkimy, j’admets avoir menti… C’est pourquoi je soumets ma démission après avoir embarrassé mon parti publiquement.» Il devra probablement répondre également de dénonciation de délit imaginaire.
Florence Floux