Accord sur l’amendement de six articles de la Constitution
Trois personnes ont été tuées et une centaine d’autres blessées dans des heurts survenus mardi et hier entre police et manifestants dans une ville du sud égyptien, a indiqué un responsable de sécurité.
Selon cette source, la police a tiré à balles réelles mardi contre des manifestants dans la ville d’El Khargo (sud du Caire) suscitant la colère de la foule qui a mis le feu à sept bâtiments officiels, dont deux commissariats, un tribunal et le siège local du Parti national démocrate (PND, au pouvoir). Trois personnes ont succombé à leurs blessures mercredi, a ajouté le responsable de sécurité.
Ces heurts interviennent au moment où les manifestants de la place Tahrir dans le centre du Caire poursuivaient hier pour le 16è jour consécutif leur révolte contre le régime en place réclamant notamment des changements politiques profonds en Egypte. Le mouvement de contestation en Egypte a fait, depuis son déclenchement le 25 janvier dernier, plus de 300 morts et des milliers de blessés à travers le pays, selon les estimations de l’ONU.
Accord sur l’amendement de six articles de la Constitution
La commission chargée des amendements constitutionnels et législatifs constituée récemment en Egypte a décidé au terme de sa première réunion d’amender six articles de la Constitution. Présidée par M. Serri Siam, président de la Cour de cassation et de la cour suprême, la commission a convenu de l’amendement des articles 76, 77, 88, 93, 179 et 189.
La commission a fixé sa prochaine réunion pour samedi prochain. La création de cette commission qui « comprend des magistrats et des personnalités politiques » a été décidée par le président Moubarak. La commission a pour mission « d’apporter les amendements constitutionnels et législatifs nécessaires d’ici mars prochain ». Les articles 76 et 77 sont liés aux conditions de candidature aux élections présidentielles et au mandat présidentiel alors que l’article 88 porte sur la supervision des élections par les magistrats.
L’opposition avait demandé l’amendement de l’article 139 relatif aux prérogatives du vice-président. Des spécialistes en droit constitutionnel égyptien avaient rejeté la décision du président Moubarak de créer cette commission, appelant à l’élaboration d’une nouvelle Constitution qui soit en harmonie avec le soulèvement du 25 janvier.