L’ex-Président égyptien Hosni Moubarak est arrivé ce lundi matin sur une civière à l’académie de police, en banlieue du Caire, où a repris son procès pour meurtre de manifestants et corruption.
Premier dirigeant du Moyen-Orient à comparaître devant un juge depuis le début du «printemps arabe», M. Moubarak, 83 ans, est arrivé en hélicoptère près de l’académie puis a été transporté dans une ambulance jusqu’aux portes du tribunal, au milieu d’importantes mesures de sécurité. Il a ensuite été placé, toujours couché, dans le box des accusés, et a brièvement parlé à ses deux fils qui se tenaient à ses côtés et semblaient vouloir l’abriter des caméras. Le Président du tribunal pénal du Caire, Ahmed Refaat, a ensuite déclaré la séance ouverte.
L’ambiance était tendue devant l’académie, partisans et opposants de l’ancien homme fort du pays s’invectivant et s’affrontant à coups de pierre sous le regard des policiers. Et un journaliste de l’AFP sur place a dénombré cinq blessés légers. Une centaine des partisans de l’ancien Président étaient arrivés tôt le matin en brandissant des portraits de M. Moubarak. «Nous t’aimons Président ! Non à l’humiliation !», criaient-ils. De l’autre côté, une centaine d’opposants brandissaient des cordes, symbole de pendaison qu’ils souhaitent à l’ex-Président en criant : «Justice, justice !». L’apparition de M. Moubarak le 3 août, à l’ouverture de son procès dans le box grillagé, la première depuis sa chute, avait frappé les esprits en Egypte et dans le monde entier. L’ancien chef de l’Etat risque la peine de mort s’il est reconnu coupable d’avoir donné l’ordre de tirer à balles réelles sur les manifestants. Alaa et Gamal Moubarak sont, eux, poursuivis pour corruption.