Les deux fils du président égyptien déchu Hosni Moubarak seront jugés dans un nouveau procès pour corruption qui doit s’ouvrir le 9 juillet, a annoncé hier l’agence officielle égyptienne Mena. Citant le juge Abdel Moez Ibrahim, l’agence a indiqué que Gamal et Alaa Moubarak seraient jugés le 9 juillet avec sept autres personnes par la cour criminelle pour une affaire de corruption liée à la Bourse. Le président Moubarak a été condamné le 2 juin à la prison à vie pour la mort de manifestants durant la révolte qui l’a renversé en 2011. La répression de cette révolte a fait officiellement environ 850 morts. Âgé de 84 ans, il était le premier des dirigeants emportés par le Printemps arabe à comparaître en personne devant un juge. Six anciens hauts responsables de la police ont été acquittés. Ses deux fils, jugés avec lui pour corruption, n’ont pas été condamnés, les faits qui leur étaient reprochés étant couverts par la prescription. Dans le deuxième procès, les charges portent notamment sur la vente de la Banque Al-Watany d’Égypte. Les accusés avaient convenu d’acquérir la majorité des actions de plusieurs banques en achetant à des petits porteurs via des compagnies écrans sans déclarer cela en Bourse, selon Mena, précisant qu’ils avaient dégagé environ 300 millions de dollars transférés ensuite à l’étranger. Gamal, 48 ans, à la tête du puissant comité politique du parti au pouvoir sous le régime Moubarak, était pressenti pour succéder à son père, ce qui a alimenté la colère ayant conduit à l’éclatement de la révolte de janvier-février 2011 et au départ de M. Moubarak. Alaa, l’aîné, se tenait à l’écart de la politique mais avait, selon les rumeurs, amassé une fortune grâce aux réseaux de son père. Les deux fils sont toujours détenus dans une prison du Caire. Le procureur général a annoncé le 3 juin qu’il allait faire appel après le verdict dans le procès du président déchu, qui a provoqué une vague de protestations.
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