Egypte Morsi soupçonné d’espionnage

Egypte Morsi soupçonné d’espionnage

La sécurité intérieure, qui mène l’enquête, veut savoir si la confrérie a bénéficié de l’aide de groupes étrangers comme le Hezbollah libanais ou le Hamas palestinien.

Mohamed Morsi, le président égyptien destitué le 3 juillet dernier par l’armée, après des manifestations massives réclamant son départ, fait l’objet d’une enquête pénale. Il est soupçonné d’espionnage, d’incitation à la violence et de destruction de l’économie. Cette « annonce », a été faite samedi soir par le bureau du procureur général qui n’a prononcé encore aucune inculpation. D’où émanent ces plaintes ? Le bureau ne le précise pas. Selon la presse locale, l’interrogatoire de Morsi, qui est détenu dans « une dépendance du ministère de la Défense », a commencé samedi.

Les premières questions auraient porté sur les circonstances de son évasion de la prison Wadi Natroun (nord-ouest du Caire), début 2011. La sécurité intérieure, qui mène l’enquête, veut savoir si la confrérie a bénéficié de l’aide de groupes étrangers comme le Hezbollah libanais ou le Hamas palestinien.

En juin, un tribunal égyptien avait conclu que ces deux mouvements étaient impliqués. Outre cette enquête, plusieurs opposants ont publiquement accusé l’ex-président d’avoir « incité à la violence » lors de ses derniers discours. Des accusations que le nouveau procureur veut activer.

Tout comme celles lancées contre huit hauts responsables des Frères musulmans, dont Mohamed Badie, leur chef de file, déjà frappés par des mandats d’arrêt, pour « espionnage » et « incitation au meurtre de manifestants ». Parallèlement, le pouvoir post-Morsi s’efforce, sous la houlette du président intérimaire Adly Mansour, de former au plus tôt un nouveau gouvernement et ce pour renforcer le redressement du 3 juillet dernier.

Hazem Beblawi, le Premier ministre, compte annoncer, demain, après-demain au plus tard, les noms des 30 ministres de son gouvernement. Dans cet exécutif qui aura à restaurer la sécurité, assurer la fourniture des biens et services et préparer les échéances électorales (législatives et présidentielle), on connait déjà, à suivre les sources citées par Mena l’agence officielle, le nom du vice-Premier ministre, l’économiste Ziad Bahaa Eldin, et celui de quatre ministres clés. Celui de la Défense, le général Abdel Fattah al-Sissi, de l’Intérieur, Mohamed Ibrahim, des Finances, Hany Kadri qui a supervisé les négociations avec le FMI sur un plan d’aide à l’Egypte l’année dernière et, enfin, des Affaires étrangères Nabil Fahmy, un ancien ambassadeur aux Etats-Unis.

Djamel Boukrine