Un journaliste égyptien placé jeudi en détention préventive va être remis en liberté à la suite d’un décret du président Mohamed Morsi annulant ce genre de mesures, a annoncé la présidence. Le rédacteur en chef du quotidien indépendant “al-Dostour”, Islam Afifi, poursuivi pour incitation au “chaos”, a été placé en détention à l’ouverture de son procès devant un tribunal du Caire, en attendant l’audience suivante prévue le 16 septembre. M. Morsi a par décret décidé, quelques heures plus tard, d’annuler ce type de détention pour les délits de presse “et M. Afifi va être relâché en vertu de ce décret”, a déclaré le porte-parole de la présidence, Yasser Ali, cité par l’agence officielle Mena. M. Ali a ajouté que c’était la première fois que M. Morsi publiait un décret ayant force de loi, depuis qu’il s’est attribué mi-août le pouvoir législatif après l’avoir retiré au haut conseil militaire qui l’exerçait depuis la dissolution de l’Assemblée en juin. M. Afifi s’est vu notifier sa mise en détention à l’issue d’une audience d’une heure et demie. Il est poursuivi pour publication d’informations mensongères et incitation à la déstabilisation du pays. Il s’agit du premier procès d’un journaliste égyptien depuis la chute de l’ancien président Hosni Moubarak en février 2011. Interrogé par l’AFP avant l’annonce de sa mise en détention, M. Afifi a dénoncé un procès “politique”, affirmant que les plaintes déposées contre lui étaient le fait de “personnes qui ont des motivations politiques”. “Ce procès sera un véritable test pour l’une des demandes essentielles de la révolution égyptienne, qui est la liberté d’expression”, a-t-il ajouté.
R. I./Agence