Plus d’un millier de personnes ont manifesté vendredi dans le centre du Caire en demandant la « chute du régime » du président Abdel Fatah al-Sissi, le plus grand rassemblement de contestation du pouvoir depuis deux ans.
Dans la soirée, la police a tiré des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants restants tandis que des policiers en civil en poursuivaient d’autres dans les rues adjacentes au lieu de rassemblement, a constaté un journaliste de l’AFP.
Plus tôt dans la journée, la police avait dispersé une autre manifestation dans le quartier de Mohandessine à coups de grenades lacrymogènes et procédé à au moins 12 arrestations, selon un officier de police.
A Alexandrie (nord), les forces de l’ordre ont également tiré des gaz lacrymogènes contre les protestataires et arrêté certains d’entre eux, selon la même source.

Au Caire, la principale manifestation a eu lieu près du syndicat des journalistes, dans le centre, à l’appel de militants de gauche et laïcs qui ne s’étaient jamais mobilisés ainsi contre le régime du président Sissi depuis son élection en juin 2014.
Officiellement organisé pour protester contre la rétrocession de deux îles de la mer Rouge à l’Arabie saoudite, le rassemblement s’est transformé en contestation du régime. « Je proteste à cause de la situation générale dans le pays, pas seulement pour les îles », a expliqué Mohamed Hussein, un ingénieur.
Jeudi, la police avait prévenu la population de ne pas manifester après l’appel de militants islamistes et laïcs à des rassemblements au Caire. Ces derniers accusent le président égyptien de « vendre » les îles en échange d’investissements saoudiens.
« Ce qui est intéressant, c’est de voir le grand nombre de manifestants malgré les mises en garde du ministère de l’Intérieur », a estimé M. Daoud.
Le gouvernement égyptien affirme pour sa part que l’Arabie saoudite avait demandé en 1950 à l’Egypte d’assurer la protection des deux îles qui lui appartenaient.
Ex-commandant de l’armée ayant destitué en 2013 son prédécesseur islamiste Mohamed Morsi, M. Sissi est accusé par les organisations internationales de défense des droits de l’Homme d’avoir instauré un régime ultra-autoritaire, réprimant implacablement toute opposition qu’elle soit islamiste, laïque ou libérale.