L’affrontement a eu lieu, et les campeurs ne campent plus. Mercredi 5 décembre, des milliers de supporters du président égyptien Mohamed Morsi ont déferlé dans la zone du palais présidentiel pour chasser les anti-Morsi qui y avaient passé la nuit, après la mobilisation de la veille.
Plus tôt ce mercredi, Mohamed Morsi est revenu dans l’enceinte de la présidence, et a repris ses activités. Dans l’après-midi, les autorités ont annoncé que le référendum contesté par les manifestants était maintenu à la date prévue.
Ce mercredi 5 décembre, les manifestants étaient encore plusieurs centaines devant l’entrée du palais présidentiel, au Caire. Certains avaient en effet passé la nuit sur place. Dans la matinée de mercredi, il y avait encore une vingtaine de tentes dressées de part et d’autre de l’avenue qui longe la présidence.
Puis les pro-Morsi sont arrivés. Ils étaient plusieurs milliers. Répondant à un appel à manifester des Frères musulmans, dont est issu le président, ils ont pris en sandwich les anti-Morsi. Quelques pierres ont volé. Plusieurs campeurs ont été molestés. Les partisans du président scandaient :”Morsi est légitime”, “le peuple veut nettoyer la place”.
Le camp des islamistes a ensuite repris le contrôle des principaux accès au palais, en se déployant, après avoir arraché les tentes, et saccagé les quelques affaires laissées par les manifestants de l’opposition.
Les anti-Morsi croisés par notre envoyé spécial au Caire se disent choqués par la violence déployée par le camp adverse. Ils veulent continuer le bras de fer.
Quant aux pro-Morsi, ils entendent désormais rester dans les environs pour protéger le palais, n’ayant pas l’autorisation de se rendre place Tahrir. Ils se disent dans leur bon droit, et déclarent vouloir protéger la démocratie.